Minuit à Paris par LuluCiné
Dès les premiers plans on tiens la teneur du film : Une série de plans de la ville de Paris ultra clichées et élitiste car tout les arrondissements ne sont pas représentés, ne traduisant qu'un Paris historique, qui certes va avec le contexte d'une partie du scénario, mais surtout ultra fortunée, ne laissant qu'un aperçu de Paris vu par un touriste américain.
A croire qu'à chaque visite, Woody Allen avait un guide très conservateur, vivant dans une bulle parisienne bien loin du Paris que les français connaissent. A savoir, aucun métro, aucun quartier moderne de la ville et surtout pas de diversité ethnique ou sociale : les parisiens c'est des « riches blancs ».
Alors que j'essaye vainement de faire abstraction de la ville rêvée, je me contente de l'histoire, suivre un jeune touriste américain affublé d'une horrible belle famille friquée et d'une femme plus amoureuse de sa vie superficielle que de son compagnon. Rachel McAdams s'évertue à nous agacer tellement elle est snob, si peu en phase avec son fiancé et faussement intelligente. Woody Allen nous a déjà habitué à faire et défaire les couples, mais là je ne comprend pas comment deux êtres aussi mal assortis peuvent s'aimer. Lui aimant sa beauté, mais elle ne le soutenant pas. Pour moi Woody Allen est allé trop loin. De plus Rachel McAdams ne fait que jouer un personnage aux ressemblances étranges à ceux qu'interprétaient Scarlett Johansson dans les précédents films de Woody Allen. A moins que ce ne soit la direction d'actrice de celui-ci qui a laissé Rachel s'effacer au profit de la belle silhouette blonde de Scarlett ?
Là où mes papilles ont reprises du plaisir, ce fut en partant dans ce changement fantaisiste d'époque où Owen Wilson rêvait tant de vivre.
D'un coup Paris devenait plus intéressant sous le joug des années 20 où encore à la fin du XIX e siècle, avec ce message, si vrai, qu'à chaque présent tout le monde rêverait de vivre à une autre époque que la sienne. En tout temps ce fut le même refrain, il faut donc se contenter du présent. C'est bien la seule chose que j'ai apprécié dans le film. Mais même en jouant avec le temps, Woody arrive à nous barber en replongeant dans un élitisme d'artistes connus mais au discours rasoir, dans un Paris toujours aussi cliché où bien sûr la saleté n'avait pas sa part. Révisez votre histoire monsieur Allen !
Au milieu de ce tohubohu, le réalisateur pense que ce serait sympa d'utiliser des acteurs français vu qu'il tourne en France. Carla Bruni (lamentable) n' a même pas un rôle à la hauteur de son image de première dame de France, je ne comprend pas trop la polémique que les médias ont relaté pendant le tournage d'ailleurs. Ensuite voir au même casting Léa seydoux, « Miss film d'auteur » et Gad Elmaleh, humoriste préféré des français qui ne connaissent pas Léa Seydoux, c'est plutôt étrange. Heureusement Woody Allen a laissé son potentiel comique à Gad.
La seule perle reste donc Marion Cotillard, en parfaite maîtresse d'artistes des années 20 refusant son époque pour Toulouse Lautrec et le restaurant Maxim's.
Bien sûr que tout n'est pas à jeter dans ce film, mais les rares pointes d'ironies ne servent pas toute l'histoire au profit de dialogues chiants et intello. Owen Wilson a beau essayer de se démener pour nous faire passer d'époque en époque, il est un peu trop niais et passif pour sauver de la situation.
Ainsi ceux qui ne connaissent pas la ville retiendront qu'à Paris il n'y a pas de banlieue, que Giverny et Versailles sont à trente minutes de Paris et sont des endroits déserts, et que le Mont Saint Michel est une île toute proche de Paris. Mais c'est aussi seulement quelques arrondissements, Montmartre, Notre Dame, Montmartre, Notre Dame, et la Seine.
Il est tant que Woody Allen change de guide mais aussi de lunettes.