Miracle à Milan par Maqroll
Film mythique du néo-réalisme italien et de l’histoire du cinéma tout court, Miracle à Milan est une satire sociale en forme de fable. On y voit un jeune homme, aussi généreux que naïf, se dévouer à une communauté de déshérités pour qui il devient peu à peu l’ange gardien et le sauveur (avec l’aide de sa mère adoptive qui vient le secourir du haut du Paradis…) Au-delà de l’aspect merveilleux de cette histoire, il convient de se demander ce qu’a voulu dire Vittorio de Sica. La séquence finale semble démontrer que la seule aide à espérer lorsqu’on est dans la misère est celle du surnaturel… C’est donc un film beaucoup plus noir que ses apparences ne le laisseraient supposer, qui vient, juste après Le Voleur de bicyclette et juste avant Umberto D, délivrer un message sans espoir envers la classe prolétarienne. Au niveau du cinéma, ce film reste pour moi cependant assez loin du Voleur de bicyclette de par une construction nettement plus relâchée et aussi à cause de la composition de l’acteur principal (qui n’a presque rien joué en dehors de ce film et qui est mort en 1958), Francesco Golisano, qui, je l’avoue, m’est insupportable tellement il dégouline de sirop… C’est néanmoins une œuvre très honorable et qui apporta sa pierre à l’édifice du néo-réalisme.