Les enfants naissent dans les choux
Tout commence un beau matin, lorsqu'une vieille femme découvre un bébé dans un chou de son jardin. L'élevant avec certaines valeurs d'humanité et fraternité, il est ensuite confié à une institution lorsqu'elle meurt. À sa majorité, il découvre Milan et son bidonville...
Avec ambition, Vittorio De Sica prend le parti pris d'intégrer la fable et le fantastique au néo-réalisme italien, tout en s'éloignant de ce dernier. Il braque sa caméra sur le personnage de Toto, jeune homme pauvre, heureux de vivre, un peu naïf et souhaitant faire le bien autour de lui. Très vite intéressant et intrigant, il va le mettre en scène au milieu d'un bidonville qu'il va considérablement améliorer mais aussi où il va faire face à des puissants souhaitant en profiter.
De Sica met en scène une fable poétique et humaniste où il dresse le portrait de la nature humaine à travers une opposition de classes sociales pas toujours subtile mais qui sert bien son récit.Il est assez optimiste, l'amour, la gentillesse ou encore l'entre-aide sont les maîtres mots du film mais c'est tout de même de manière dure et amère qu'il décrit la pauvreté ainsi que la dureté de la vie, sans pour autant tomber dans un excès de sentimentalisme béat ou de mièvrerie bien que ce soit parfois un peu trop démonstratif.
Toujours dans un cadre réaliste, l'intrusion du fantastique est faite de manière sobre et avec des effets spéciaux réussis. Le film prend alors une autre direction mais ça reste toujours un plaisir à suivre et il ajoute aussi quelques touches d'humours plutôt subtils en traitant de sujets difficiles. Dans le rôle principal, Francesco Golisano est impeccable et retranscrit à merveille toute la bonté de son personnage, autour de lui, les autres acteurs sont très bons.
Grand prix au festival de Cannes en 1951, "Miracle à Milan" est une fable humaniste, touchante, légère et poétique bien que parfois légèrement maladroite où De Sica inclue de belle manière le fantastique au néo-réalisme.