Si tout le film était du niveau de sa première sublimissime partie, ce serait un chef d’oeuvre, au moins aussi grand que Le voleur de bicyclette. Malheureusement, toute la suite, sans être catastrophique pour autant, est plutôt ratée, indigeste et cul béni – Toto et sa colombe, au secours. C’est dommage car tout ce que parvient à faire De Sica avant, autant dans son étonnante construction elliptique de départ (Il n’est pas interdit de penser qu’on s’en soit inspiré chez Pixar pour Up) que dans son approche du bidonville vaut largement les plus grands classiques des années 50, qu’on le prenne dans sa ligne dramaturgique ou dans sa finesse de caractérisation de ses personnages. Jusqu’à la découverte du pétrole, en gros, c’est un pur manifeste. Un beau conte. Je retiendrai au moins cela. Mais j’en garderai aussi l’amer souvenir d’un gâchis, d’être passé d’une extase absolue à une dissolution progressive jusqu’à l’ennui. Ça je vais avoir du mal à le digérer.