Moralité : mettez vos casquettes
Je viens de voir la bande-annonce et heureusement que je l'ai pas vue avant le film : j'en aurais attendu du très bon. Pour me retrouver face à cette médiocrité infâme. Mes attentes n'auront tenu qu'au résumé, au moins. Ce qui m'a déjà exposée à une grosse déception.
Une idée originale, que l'on aurait pu penser inspirée de Battle Royale. Un film marocain ; je crois que j'en avais jamais vu avant. Et ça fait 10 minutes que je cherche un misérable troisième point positif à ce film. Mais je suis désolée, je vais devoir m'arrêter là. Voilà : une nationalité inédite dans ma collection de films vus et un pitch alléchant seront les deux raisons objectivement compréhensibles qui m'auront poussée à voir ce film.
Qu'ils sont fourbes ces rédacteurs du pitch (et ces monteurs de la BA), qu'ils sont sadiques.
J'ai vite compris à la vision du début de Mirages que j'allais certainement passer un mauvais moment. Comme j'aurais aimé me tromper.
Une des premières scènes : un entretien dans un bureau, une scène tout ce qu'il y a de plus posé et de plus immobile, est filmée caméra au point, par un alcoolique en période de sevrage. « Eh merde, ça va user d'effets à côté de la plaque tout le long du film. »
Bingo.
Les acteurs ne croient pas eux-mêmes à leurs dialogues. La moitié en arabe permet au moins de faire l'impasse sur le jeu pas crédible, mais les quelques phrases en français nous rappellent vite que les comédiens sont mal dirigés.
Le film ne sait pas s'il se veut fantastique ou dépeignant des psychoses individuelles. Du coup, le spectateur n'accroche à aucune des deux propositions.
Les acteurs jouent mal. Oui, je sais, je l'ai déjà dit, mais y'a pas de raison que vous souffriez moins à la lecture de ma critique que moi au visionnage de ce film.
Les maquillages sont mauvais aussi. Mention spéciale à la croûte de Assia qui ressemble à rien, et aux deux-trois gouttes de sang étalées sporadiquement de manière pas du tout crédible sur les personnages de-ci de-là. Ouais, je fais attention à ces détails à la con, quand j'arrive pas à rentrer dans un film.
Ah et aussi, monsieur Selhami, si vous faites un film avec 5 personnages, qui va se finir en tuerie, et que vous voulez injecter une once de suspens pour le spectateur, pensez à présenter VOS 5 PERSONNAGES avant le début de l'intrigue. Mais je ne vais pas vous blâmer : tout ce qui permet de réduire votre film de quelques minutes est de toute façon bon à prendre.
La fin est d'une platitude sans nom.
J'ai à peu près fait le tour, mais s'il y a une chose à retenir c'est : n'y allez pas.
Après The Burrowers y'a deux ans et Ultimate Patrol cette année, je devrais me méfier des films de désert à Gerardmer à l'avenir...