Miraï signifie « avenir » en japonais. Cela n’annonce pas vraiment la vision assez passéiste de la famille typique japonaise, exposée ici par Mamoru Hosoda, auteur du pourtant fort sympathique Les Enfants Loups.
L’histoire, ou plutôt les histoires qui parsèment le film au gré de l’humeur (souvent mauvaise) de Kun, le petit bonhomme jaloux de l’attention brutalement focalisée sur sa sœur nouvellement née, se concentrent en effet sur la cellule familiale traditionaliste telle qu’on la fantasme au Japon. Et ce même si c’est le papa qui garde les enfants pendant que la maman repart travailler. Situation montrée comme exceptionnelle, un peu contre nature au final. On insiste sur ce père qui se désintéressait des enfants en général, qui n’est pas doué pour les tâches ménagères. Et sur les quelques matriarches admiratives du « sacrifice » de ce dernier.
Miraï, c’est encore cette jeune fille du futur qui tient absolument à ranger des poupées votives pour pouvoir se marier jeune. Poupées avec lesquelles Kun n’a pas le droit de jouer, parce que c’est un garçon, comprenez-vous. Bref, ce contexte familial assez rétrograde m’a beaucoup déçue.
Il faut cependant reconnaître que Hosoda a un talent indéniable pour capter les expressions les plus délicates et anecdotiques de l’enfance, ce qui rend le film plutôt charmant. La spontanéité de Kun, la délicatesse de Miraï sont rendus avec une vérité bluffante. L’animation est toujours fluide et lumineuse, et il y a quelques très beaux moments, comme la rencontre de Kun avec son grand père.
Bref, à voir si vous êtes jeunes parents : vous allez adorer reconnaître les petits gestes de l’enfance qu’on pensait ne plus savoir remarquer chez sa progéniture. A éviter cependant si vous n’appreciez pas trop les manifs en rose et bleu, et si vous pensez que les garçons qui jouent avec des poupons sont tout a fait viables, au même titre que les femmes qui ne veulent pas d’enfants.