La magnifique scène d'exposition révèle d'emblée les qualités du film, une mise en scène nerveuse suppléée par une photographie parfois somptueuse et une interprétation qualitative.
S'ensuit une intrigue à l'atmosphère louvoyant entre série nordique, pour la neige et l'analyse des maux d'une société soulignés par les actes du tueurs, et Le silence des agneaux, pour la bienveillance d'un chef rigide envers une jeune protégée d'une clairvoyance empathique à la fois utile pour profiler et appréhender le suspect et rédemptrice envers ses propres traumas.
D'aucuns verront dans tout cela un classicisme de bon aloi, d'autres, dont je fais parti, un manque certain de personnalité, renforcé par des poncifs et incohérences assez nombreux (le recrutement miraculeux de la jeune, le retrait de l'enquête juste avant une avancée majeure, l'attitude de la mère, que ne l'a t'elle fait plus tôt ?!, j'en passe et des meilleurs....).
Incompétence des élites, ambition dévorante, surconsumérisme, laideur généralisée de la société américaine avide et capitaliste... Toutes ces thématiques intéressantes sont trop appuyées pour conserver nuances et subtilité, notamment par des dialogues très faibles qui confinent parfois au ridicule et ralentissent le rythme d'un polar lambinant, au final aussi plat qu'était magistrale son ouverture.
Trop de fausses notes donc dans cette partition pourtant dirigée, par séquences seulement, avec une certaine maestria.