C’est en découvrant sa bande-annonce en salle que j’ai été attiré par Misanthrope. Je me laissais prendre par l’intrigue et je trouvais qu’une atmosphère assez réussie se dégageait de cette courte mise en bouche. Par la suite, j’ai eu l’occasion de lire une critique plutôt élogieuse du film dans Première. Bref, tous les voyants étaient au vert pour que je rende au plus vite dans une salle obscure me plonger dans cette quête d’un tueur en série…
La première scène du film est un bijou de tension. L’entrée en matière est rude et touche en plein cœur le spectateur. Baltimore fête le réveillon du nouvel an. Il est minuit et le feu d’artifice illumine le ciel de la ville. La mise en scène nous fait découvrir une succession de fête mêlant amis ou familles. Leur point commun ? On assiste à la mort d’un des convives, tué d’une balle tirée par un sniper. Les scènes se succèdent. Le malaise grandit. La souffrance nous habite. La tuerie s’arrête au bout d’un nombre important de victimes… Le film est lancé, on n’en sortira pas indemne…
Le personnage principal se prénomme Eléonor. Elle prend les traits de Shailene Woodley. Elle est une agente de police lambda qui se trouve être sur les lieux du drame au moment où les forces de l’ordre pénètrent dans ce qu’ils pensent être le repère du tueur. Bien qu’ayant désobéi au protocole, elle se fait remarquer à cette occasion par Lammark, agent du FBI en charge de l’enquête. Il décèle chez elle un quelque chose qui lui sera utile. Voilà donc l’héroïne plongée au cœur de cette chasse à l’homme. Le personnage d’Eléonor est joliment écrit et remarquablement interprétée. Elle dégage une vraie force et un caractère fort. On est de tout cœur avec elle dans son combat pour se faire accepter dans ce milieu qui n’est pas le sien. Parallèlement, elle possède de vraies fragilités qui la rendent attachante. Bref, on est pleinement impliqué dans le destin de cette jeune fille qui semble être dangereux, semé d’embûches et pavé de cadavres dans les placards…
Le personnage d’Eléonor prend une ampleur supplémentaire grâce au duo qu’elle forme avec Lammark. Ce dernier est pourvu d’un certain charisme et semble souffrir des procédures administratives et des manigances politiques. Sa volonté de privilégier son instinct rend compliqué sa relation avec sa hiérarchie. Ce côté « bulldozer qui a du mal à arrondir les angles » fait qu’il s’accorde parfaitement avec Eléonor. Il jour un rôle de mentor et de soutien pour l’héroïne qui fonctionne parfaitement et qui déclenche une sympathie immédiate à l’égard de ces acolytes aux personnalités fortes.
Le déroulement de la trame s’appuie sur les recettes classiques du thriller. Néanmoins, je les trouve remarquablement exécutées. De plus, les ingrédients utilisés sont de grande qualité. Le casting est joliment choisi. Chaque personnage aussi secondaire soit il est incarné de manière crédible et réaliste. Le travail sur les décors et l’image génère une atmosphère assez envoutante. Le scénario alterne remarquablement les scènes de discussions et les scènes plus violentes. La gestion des timings par le réalisateur est subtilement dosée.
Pour conclure, Misanthrope est une jolie surprise que je n’avais pas vu venir avant de découvrir sa bande-annonce. Le film est à la hauteur des attentes qu’il avait alors générées chez moi. Je ne peux donc que le conseiller aux adeptes de ce type de film. Vous ne serez pas déçus du voyage…