/!\ CE FILM N'AIDE PAS À COMBATTRE L'ABSURDITÉ DE L'EXISTENCE /!\

Pourquoi un film est-il encor intéressant ?
Parce que le cinéma ne propose pas moins que la Vie : quelque chose qui arrivera (Tout est inévitable) — là où le jeu-vidéo pourrait jouer un rôle important d'ici quelques années (où des drogues ont déjà pu le faire)…


Yorgos Lanthimos rend une nouvelle fois sublime hommage au septième art.
Canine, Homard, Cerf [sacré…], le grec n'en finit pas du règne animal, des pulsions uniques qui peuvent nous contrôler à l'intérieur, lorsque l'on ne les décide plus, que l'on est placé dans un autre environnement.
En forçant un monde particulier, à un détail près de la Réalité usuelle, le faiseur déploie des dimensions où les émotions-mêmes sont déstabilisées (devant et derrière l'écran) ; en témoigne ultimement ce film ; une chanson populaire a capella par une jeune fille (l'absurde — à la mode — qu'on trouve aussi chez Dumont) ou les basculements sempiternels entre les genres (comédie / drame / horreur / …) : tout cela à la sensibilité du spectateur — j'étais le seul à rire, dans une des rares salles polonaises qui diffusait le film, lors de la reprise de ce titre de Ellie Goulding —— noyée dans des choix ligetiens. N'est-ce pas la tâche de la Poésie elle-même [d'après Mallarmé] ? : douer d'authenticité notre séjour en exprimant, mettant la lumière sur, le sens mystérieux des aspects de l'existence.
Si l'on ne choisit pas le film, de faire du Cinéma lorsque l'on se place devant ce genre d'images : certainement choisissons-nous un rattachement banal à la réalité — preuve de sanité, rassurez-vous : économisez le psychiatre — ; sinon : faites des liens ; riez–pleurez : vous avez la possibilité de faire les deux ; fermez même les yeux, avant le grand bruit. Ne survivons pas à ce qui arrivera de toute manière : agissons pour vivre.
Évidemment : le Cinéma nous appartient, alors ne laissons pas d'autres l'assassiner ; convainquons-nous de chaque film ; il y a des raisons (n'aller pas voir toutes premières bêtises venues).
Le cinéma de Lynch n'est pas complexe ; beaucoup sont aveugles, n'acceptent pas — d'autres encor ont moins de force d'existence. Le dernier épisode [huit] de Star Wars est un divertissement total (adaptant des codes filmiques coréens mieux qu'eux-mêmes — de l'humour dans une scène dramatique) : faut-il dumoins accepter une histoire plus loin qu'on nous a habitué à l'attendre (débilité d'un public d'accepter étranglements télépathiques et cætera, mais pas d'un champ de protection à un environnement hostile).
À la scène d'ouverture du film ici en question, que choisir ? Le rapport Artaud : nous avons accepté, choisi de vivre, avec tous les aspects compliqués et dégoûtants qui vont avec. Ça, ou autre chose.
Par pitié, ne cherchez pas d'interprétation : c'est là, c'est très simple, ça peut être votre vie. Regardez. Et vivez. En obtenant que des expériences, l'on ne s'offre pas leur retour offert par l'attente.


À la limite cinématographique (habituelle) que le film s'est forcée : la fin — qui n'en est jamais une, dans toute histoire viable (comme la nôtre, rassurons-nous) — ; croira–croira pas, le soi-Dieu est possible ; douter/savoir/croire ; l'œuvre a choisi à la place du spectateur et sort, communément, en laissant un entrebâillement traversé de souvenirs qu'adviendront.


Heureusement, le Cinéma n'est pas que ce que l'on attend de lui, et certaines réalisations émancipées font se perdre quelques spectateurs plus loin encor que ce que reflète uniquement l'image ; dans les salles éclairées, l'on a cessé d'applaudir (que les concerts en prennent exemple) : chacun peut décider de soutenir l'atmosphère d'un film après la fin du générique (car si ce n'est en cinéphile averti, pour un bon ami ou une rencontre que l'on désire sienne, il n'y a aucun intérêt à entrer dans de tels lieux) ; portant l'habillage sonore d'une orchestration qui a duré deux heures, je peux retourner dans ce monde qui est presque le mien — en tout cas, rien ne pourra me prouver le contraire, que tout cela, la Vie, est le produit de mon esprit (si ça l'est vraiment…).

CORPS-ANTI
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le 17 janv. 2018

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CORPS-ANTI

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