Loin d'être une énième chronique de la vie en Province chantant la gloire des villages et clochers, Miséricorde est marqué du sceau Guiraudie. C'est cru, c'est direct, c'est sans filtre. On se leurrerait en trouvant le propos décalé. Ce n'est finalement qu'une réalité peu portée à l'écran qu'il met en scène. Celle des situations ambiguës et des amours peu évidents, où les corps ne sont pas particulièrement beaux. Le tout au fin fond d'un village, paumé quelque part.
Prenant autant que surprenant, Miséricorde est un mélange réussi de différents genres. S'il utilise une intrigue policière comme support, le film est ainsi clairement drôle à ses heures. Le ton est alerte, le style détonne, et la direction d'acteurs tient clairement la route avec mention spéciale pour le curé, le gendarme et l'ami de la famille.
S'il n'est pas le protagoniste principal, le curé est bien le personnage moteur. Ça tombe bien vu le titre du film... Ses interventions font franchement marrer pour certaines, quand à d'autres moments elles donnent matière à réflexion. Donc en plus du reste, le film fait travailler la matière grise. Preuve donc qu'il vaut le coup.