Alain Guiraudie a choisi pour son retour au cinéma de nous donner une origin story de Laurent Mariotte qui part aux champignons avant d'atteindre le niveau de célébrité qu'on lui connait.
Plus sérieusement, Miséricorde est un film au rythme très particulier, très calme et inquiétant à la fois, ce qui n'est pas facile à encaisser pour tout le monde (un type au premier rang ronflait sur tout le dernier tiers du film dans la salle où j'étais). Mais j'ai trouvé ça bien que ça me rappelle aussi bien les autres films de Guiraudie que j'ai pu voir puisque je n'en ai vu que deux dont un court-métrage mais aussi As Bestas. Ça vient sans doute de la forêt et du calme mais dans sa façon de filmer la violence, je trouve qu'il se rapproche de l'ambiance de ce film-là par moments.
Ce qui est propre à Guiraudie finalement c'est cette envie d'évoquer à ce point le désir de façon générale et aussi le fait de filmer des physiques que le milieu du cinéma rejette habituellement. Que ce soit Jean-Baptiste Durand dont j'attends le deuxième film en tant que réalisateur avec impatience comme beaucoup mais aussi David Ayala et Jacques Develay, ce sont des gens qui ont une carrière mais qu'on ne voit pas dans des rôles aussi importants. En l'occurence pour Jacques Develay il a surtout fait des téléfilms et ça se ressent dans sa façon de jouer ce prêtre si particulier.
On est dans un village où il ne se passe pas grand chose mais où un crime a été commis d'une part, et où les flics sont rigolos en bonus. J'ai passé un bon moment même si le film est bourré de moments de pur malaise.