Hara-kiri.
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le 30 juil. 2012
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Bon, celui-ci, je ne m’y attendais pas. Suite du cycle Schrader entamé il y a quelque temps. Il faut dire qu’en 1985, après American Gigolo et La féline, rien ne pouvait laisser penser que le prochain film de Schrader serait un obscur drame politico-littéraire japonais, qualifié par son auteur comme étant son meilleur film.
On suit les derniers jours de Yukio Mishima, écrivain ambivalent et torturé, à travers une intrigue au présent et des flash-back adaptés de quelques-uns de ses ouvrages. Le présent expose la tentative de coup d’État dont il est l’auteur avec section armée. Le passé nous montre différentes facettes, publiques et privées du personnage.
Disons-le tout net, si comme moi, vous n’avez jamais entendu parler de ce bonhomme, vous risquez comme moi de mettre un bon moment à comprendre les images qui défilent devant vous. Car non seulement il est préférable de savoir qui il est, mais il est de plus souhaitable de connaître son œuvre et ses atermoiements politiques. Ça fait beaucoup et ma maigre culture générale n’a pas suffi. Ainsi, bien qu’habituellement avide de jeux de construction sémantique, j’ai trouvé le temps long et me suis souvent retrouvé à me gratter l’occiput. En réalité, j’ai plutôt aimé certaines scènes, quand bien même je ne les comprenais pas. La raison ? C’est beau et la mise en scène (qui pourra rappeler Lynch par son côté labyrinthique) propose de nombreuses trouvailles visuelles en rapport avec le chapitre de la vie de Mishima évoqué. Quant à remettre tout ça dans l’ordre, c’est une autre paire de manches. Le suspens du coup d’État est ce qui fonctionne le mieux, probablement parce que c’est aussi ce qui est plus facile d’accès. Pour le fond, je ne saurais trop me prononcer, mais je me suis trouvé gêné par ce personnage nostalgique de la grandeur de l’Empire japonais des années 1930-1940, celui-là même qui commettait d’atroces exactions en Chine et dans toute l’Asie pacifique en plus de sceller un partenariat avec Hitler. On pourra reconnaître le talent du personnage pour les mots et la mise en scène de sa vie (et de sa mort) mais …
Donc ? Donc dur de donner un avis définitif quand on a l’impression de ne pas être légitime pour le donner. De manière totalement subjective, j’ai pas accroché. Et si, comme dit, les belles scènes sont nombreuses, elles n’empêchent pas de regarder la montre.
>>> La scène qu’on retiendra ? Difficile à dire. La scène du temple, fortement symbolique et assez cruelle me paraît être la plus marquante.
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il y a 5 jours
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