J’ai aimé Tim Burton. Il a enchanté ma jeunesse de ses marionnettes et de ses créatures bricolées, de ses monstres craintifs et pacifiques, de ses improbables décors. Il y avait en lui une fraicheur, une différence, une liberté qu’il a définitivement perdues.
Le scénario de Miss Peregrine est adapté d’un roman de Ransom Riggs, un plagiat des X-Men, édulcoré et enfantin. Des gamins mutants sont pourchassés par de (très) méchants mutants adultes. Incapables de se défendre, ils sont pris en charge par des dames patronnesses oiseaux, les Ombrunes, qui les dissimulent dans des boucles temporelles journalières, les préservant du vieillissement en les coupant du reste du monde. Petite touche de gore, mutants renégats aux yeux blancs et Sépulcreux monstrueux et invisibles se nourrissent d’yeux, avec une prédilection pour ceux des “particuliers“. Je passe sur une confuse quête d’immortalité, avouons que l’histoire ne tient pas debout. Abe était le seul “particulier “ à voir les Creux. Il a quitté sa “boucle“, mais pourrait avoir transmis son talent à son petit-fils Jack. Vous devinez la suite.
Le film est beau. L’Angleterre des années 40, les décors et les costumes, la maison et le steamer hantés, les effets spéciaux sont fluides, parfaits, mais désormais communs. Miss Pérégrine (Eva Green) est belle, elle a les sourcils expressifs et une délicieuse expression hautaine, mais sous employée. Elle protège une dizaine d’enfants. Nous ne saurons rien d’eux. Chacun d’eux utilisera son pouvoir, puis s’éclipsera… de simples figurants tout aussi creux que leurs adversaires. Dommage.