Du très bon Burton !! Vraiment c'est ça que j'aime chez ce réalisateur, cette qualité indéniable et puissante qu'il a à arriver à créer des univers fantastique/féerique et à nous immerger complètement dedans. Comme en témoigne ses oeuvres passées telles que Big Fish (mon gros coup de coeur), Charlie et la chocolaterie, Alice au pays des merveilles (de 2010) et maintenant Miss Peregrine et les enfants particuliers. Adaptation du roman éponyme de Ransom Riggs (ah oui, je n'ai pas lu le roman donc inutile d'espérer une quelconque comparaison de ma part avec l'oeuvre original), Miss Peregrine et les enfants particuliers nous raconte l'histoire de Jake Portman, jeune adolescent vivant avec son grand père, celui ci découvre à la mort de son aïeul (d'après les indices laissés par le vieil homme), l'existence d'une île isolée au Pays de Galles, abritant une étrange pension en ruine. Ce bâtiment à l'abandon s'avère n'être autre que l'endroit ou une mystérieuse personne du nom de Miss Peregrine, garde précieusement en sécurité des regards extérieurs un groupe d'enfants aux différents pouvoirs. En ces temps de guerre que fut celui de la deuxième guerre mondiale, Un groupe de "particuliers" ayant tenté d'assouvir leur désir d'immortalité, menace de s'en prendre aux enfants. Face à la vérité des histoires que lui contait son grand père et en souvenir de lui, Jake décide de reprendre le flambeau et d'achevé ce qui n'a pas pu être terminé par l'ancien. Voilà pour le pitch global.
Un genre de mélange synthétique entre le monde de Narnia et les X-Men....et on obtient Miss Peregrine. Une fois de plus, on reconnaît très bien la signature de Burton qui imprègne chaque recoins du récit. Un univers fantastique/féerique avec vieilles légendes, créatures farfelues et pouvoirs magiques, une tendance à l'onirisme comme dans pas mal de ses autres films (Big Fish), en ajoutant une touche de gothique à l'esthétique qui tend vers le glauque un peu angoissant. Le film se détache beaucoup du flot de productions dans le genre qu'on a ces derniers temps, bien qu'on peu penser qu'a vu d'oeil le film fait dans le déjà vu et la facilité, Tim ne fait pas l'erreur de nous pondre un bête recyclage impersonnel mais s'approprie les codes pour les remodeler et nous proposer une histoire émouvante, pleine de leçons de vie et de tolérance. A de très nombreuse reprises, ce film (et c'est tout à fait normal) nous renverra à X-Men qui, dans le genre supers héros, nous avait déjà proposer des thématiques et des critiques sur la xénophobie explicites par l'utilisation de supers pouvoirs. Personnellement, j'avais peur que les potentiels haters du film ne se mettent à le descendre à cause de cette similarité mais là encore, Miss Peregrine évite le piège. Le film ne met pas l'accent sur la discrimination entre humains et "particuliers" mais sur comment les personnages eux même vivent avec leur don au quotidiens et la solitude qu'ils éprouvent en vivant cachés. Au niveau des personnages justement, tous ont une place dans le récit, aucun n'est laissé de côté; utiles à un moment ou un autre que ce soit pour des rôles plus ou moins décisifs ou en tant que comique relief, on prend le temps de les découvrir un à un, leur talent, leur personnalité, leurs occupations. Le personnage de Miss Peregrine est la meilleure réussite du film ! Une femme on ne peu plus énigmatique à l'apparence de sorcière a qui on a donné le rôle de la bonne fée.
On lui retrouve des traits de caractères empruntés à d'autres comme ce côté de nounou/maman poule bienfaitrice à la Mary Popins (et un peu Nany Macphee pour le côté "sorcière") et aussi cette figure protectrice venant directement de ce cher professeur Xavier. Son personnage est intrigant dès son apparition, les mystères autour d'elle persistent ce qui fait que l'intérêt reste constant et son sens admirable des responsabilité ne peut nous rendre qu'admiratif. On saluera la juste interprétation de l'actrice Eva Green qui lui donne énormément de charisme. Mention spécial aux effets spéciaux qui sont très jolie et embellissent vraiment l'atmosphère magique du film; Samuel L.Jackson est très bon dans son rôle d'antagoniste (On soulignera que l'acteur n'en est pas à son premier rôle de méchant vu qu'il a joué celui du psychopathe dans Kingsman) à l'apparence assez flippante. Sans parler de la bataille finale sur vitaminée et pleine de trouvailles qui est sans aucun doute la séquence la plus réussie de loin.
Pour conclure, Miss Peregrine est vraiment un bon Burton comme on les aimes avec tous les ingrédients d'un bon film fantastique avec un message émouvant réussi sur la tolérance, la famille et aussi la philosophie du temps qui passe. Un très bon divertissement que vous auriez tord de négliger. 16,5/20