Que cette immonde purge ait remporté le Grand Prix de Fantastic Arts 2014 me scandalise, j'assume. Chacun peut voir dans ce... "film" ce qu'il veut. Mais avoir entendu l'intellectualisation ridicule de certains bobos planqués en embuscade dans les files d'attente me consterne. Une superbe défense engagée des minorités ? Une dénonciation de la société de consommation ? Non mais vous êtes sérieux, là ?
Ce film est la quintessence d'un cinéma élitiste et caricatural, tourné avec un mépris de son public évident et un amateurisme qui confine au bac à sable.
Mais qu'on se comprenne bien: que des élites se congratulent entre elles pour un cinéma auto vénéré et consanguin ne regarde qu'elles. Chacun est libre de se pignoler devant un cinéma d'art et essai aussi méprisable que méprisant. Et quelque part je respecte ça. Si, si.
Mais que des réalisateurs comme Jan Kounen ou Kim Chapiron prennent part à cette farce, franchement, ça me donne envie de vomir.
Parce que ce film en compétition pour l'édition 2014 de Fantastic Arts est une BLAGUE dans tous les sens du terme.
Mal écrit, mal monté, mal filmé. Et ne venez pas me dire que c'est épuré et que le noir et blanc transcende l'image, ou toute autre connerie du genre, parce qu'un effet de photographie ne peut en aucun cas prendre le plis sur le reste. Si tu veux du Noir et Blanc réussi d'un point de vue technique, regarde "L'incinérateur de cadavre" de Juraj Herz. Ou "Renaissance"de Christian Volckman. Là au moins la technique est au top.
Les cadrages sont faits quasiment uniquement au grand angle, y compris pour les gros plans.
Les faux-raccords sont légions.
Les erreurs de scripts (la construction de brique des deux branleurs qui diminue)
La direction artistique ? Ah tu le veux ton noir et blanc ?
Ok. Alors qu'on me donne la nécessité. Pour “l'humanisation“ de la fin du film ? Si au moins elle était crédible !
Le jeu d'acteur est tellement consternant que cet effet, partant sans doute d'une bonne intention, est ruiné par le gémissement ridicule (de près de quinze secondes !) de cette épouvantable actrice qui joue la femme du médecin.
Tous les effets tombent à l'eau.
Même les gros clichés Japonais qui tachent sont là: le côté pervers Japonais et son culte de la jupette d'écolière, le sadisme du culte du Père, le carcan de la Société étouffante avec ses valeurs traditionalistes...
Mais où est la subtilité ? Tout est filmé tel quel. Sans ligne artistique ou second degré. Rien à lire entre les lignes.
Les rebondissements (si on peut appeler ça comme ça) sont plats et convenus, le rythme est très lent, les bruitages horripilants au possible. (mais lève les pieds
putain !)
Que dire de cette redondance ridicule qu'est la confrontation quotidienne entre le zombie et la bande de loubards ?
Le scénario est CONSTERNANT DE NULLITÉ.
ET ÇA NE CHOQUE PERSONNE UN ZOMBIE EN LIBERTÉ ?
Mais c'est quoi cette approche ?
En ce qui me concerne, les films de zombie sont rythmés et sont un défouloir, autant visuel qu'intellectuel. Donc je m'attends à être diverti, pas ennuyé au dernier degré. Mais pourtant je n'ai rien contre les expérimentations. Si au moins elle respectent suffisamment leur public.
Ici, ce n'est pas le cas. Il n'y a rien. Mais rien de rien. Ni trame, ni jeu d'acteur, ni même savoir faire côté réalisation.
La mise en scène est pathétique, l'histoire navrante, le jeu des acteurs catastrophique. Et on ne pourra pas me reprocher de faire preuve d'intransigeance envers le cinéma asiatique, j'ai adoré Kwaïdan et j'adore Bong Joon-Ho, par exemple, qui joue précisément avec le codes du jeu des acteurs Asiatiques dans The Host. Et en matière de rythme lent ET Japonais, j'adore Mamoru Oshii, qui pourtant est peu accessible.
Je pense donc pouvoir m'affranchir facilement de toute critique condescendante à ce niveau.
Objectivement, ici tout est mal foutu, irritant, navrant.
Il est donc impossible de ne pas voir une volonté de récupération derrière ce film, et c'est cela qui m'écoeure, car cette démarche là est volontaire.
Je vous déconseille donc cette grosse arnaque pseudo-intellectuelle de Miss Zombie. Qu'une bande de bobos en mal de reconnaissance ou d'inspiration puisse aimer, ok. Mais qu'une bonne partie des gens suivent le mouvement parce qu'ils n'ont rien éprouvé d'autre qu'une immense sensation de vacuité devant cette saloperie, ça, ça me laisse rêveur.