Alias : The Movie

Auréolé d'un second succès mondial au box-office, mais pas forcément d'un bon retour critique, Mission : Impossible enchaîne sur un troisième volet encore une fois bien différent. Un retour, à peu près aux bases, de la série.

Très en vogue à l'époque (et malheureusement encore aujourd'hui), J.J. Abrams a pu créer des séries emblématiques comme il a pu reprendre le flambeau de plusieurs sagas cinématographiques. Avant Star Trek et Star Wars, le réalisateur s'est lancé avec M:I 3, dans une volonté d'apposer sa touche de créatif télévisuel. Si l'idée paraît logique, M:I étant avant tout un projet télé, il en est autrement quand Abrams - toujours accompagné de Kurtzman et Orci au scénario - réutilise les mêmes codes que dans ses séries pour les appliquer au grand écran. Sorte de figure mal dégrossie, ce troisième épisode est autant insipide qu'il semble tout droit calqué sur des épisodes d'Alias (série créée par Abrams) par-dessus lesquels aurait été appliqué les éléments habituels de la série. Si une séquence romaine de pure infiltration marquera le spectateur pour sa brillante mise en scène, il en sera autrement du reste qui sonne creux ; une histoire conventionnelle d'un Ethan Hunt marié, devant protéger du mieux qu'il peut sa femme représentante de la mère américaine. On aurait presque l'impression de voir Tom Cruise et Katie Holmes à l'écran tant cela somme aberrant, à l'image d'une scène de mariage improvisé qui n'a rien à faire là.

Du reste du film on retiendra un brillant - heureusement - Philip Seymour Hoffman en marchand d'armes vicieux, pourchassant une mystérieuse "patte de lapin" ainsi qu'un nouveau personnage, Benji, sidekick humoristique - heureusement - agréable. Mais devant la réalisation criarde, aux couleurs saturées et un scénario des plus facile, on constate le manque de rigueur d'un réalisateur qui n'a ensuite fais des films trop référencés ou, justement, télévisuels. Il faudra un certain réalisateur venu du cinéma d'animation pour relancer une saga en perte de vitesse.

Lire l'article sur Neocritics