Après De Palma, Woo, Abrams et Bird, au tour de McQuarrie de nous délivrer sa vision de Mission Impossible. Et force et de constater que sa vision est une combinaison de toutes les autres, elle en est néanmoins très personnelle. En effet, on retrouve dans Mission Impossible: Rogue Nation, le côté hard boiled de Jack Reacher. Toutefois, les défauts que nous pouvions trouver dans son précédent film se sont envolés dans son second. Persiste en dépit de tout une séquence totalement abusé - vous devinerez laquelle - et quelques clichés par-ci par-là.
Mais ces défauts font pâle figure devant la qualité de ce long-métrage. C'est un excellent film et Mission Impossible qui nous est proposé. Une excellence qui peut se résumer en une seule séquence, celle dans l'opéra de Vienne. Séquence, sous les airs de Turandot, qui renvoie complétement à Hitchcock grâce à la multiplicité des points de vues, aux faux-semblants mis en place.Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, je vous laisse la surprise mais tout y est fantastique : mise en scène, esthétisme, montage, cadrage mais aussi la tension qui s'en dégage. On retient son souffle.
Ainsi, on sent une certaine vulnérabilité dans le personnage d'Ethan Hunt (l'indéboulonnable Tom Cruise), malheureusement cassé par la séquence totalement abusé, car nous enfin nous revoyons le sang d'Ethan. Ce qui renvoie à l'idée mise en avant depuis le troisième épisode : l'équipe. On s'attache toujours autant à Benji (Simon Pegg) qui prend de plus en plus d'ampleur mais aussi à Brendt (Jeremy Renner) et dans une certaine mesure à Luther (Ving Rhames) par son côté "nostalgie". S'ajoute à cette équipe la troublante Ilsa (la génialissime révélation Rebecca Ferguson), agent aux agissements confus et pleines de tiraillements, perdus entre son devoir, ses valeurs et à qui se fier. Son personnage est finement écrit comme tout les autres. On prend alors plaisir à suivre leurs actions et à rire avec eux dans des scènes à l'humour burlesque et bien placée.
Un autre élément important qui est très bien traité : l'histoire. On à quand même affaire au scénariste d'Usual Suspect, du précédent Mission Impossible et d'Edge Of Tomorrow, entre autres ... L'histoire est donc très bien traité, plutôt hitchcockien, c'est-à-dire un peu complexe quand il le faut mais dénouer clairement et bien exposé tout au long du film. Simple et efficace. Ainsi, l'agence est face à une anti-Mission Impossible, le Syndicat qui tente de détruire ceux qui l'ont créé. On a donc le droit à un bad guy (excellent Sean Harris, comme toujours, regardez Southcliff) qui en impose plus par sa stratégie que son charisme - quoique ...
Le film nous offre plusieurs séquences vraiment réussies comme toute la course-poursuite à Casablanca, le combat au couteau entre Ilsa et le "Spécialiste des Os" mais aussi tout les combats bien violent mais tout en finesse, si l'on peut dire et qui renvoie à un côté old school et hard boiled. Toutefois, c'est bien la séquence de l'opéra de Vienne ... Une séquence qui s'inscrit dans les meilleurs de l'année. Celle de l'avion, intervenant au début du film, n'est là que pour fixer la barre au maximum pour mieux la dépasser ensuite.
C'est donc un excellent film d'action/espionnage qui se montre malin et exigeant grâce aux personnages finement écrits, à l'intrigue simple mais efficace et à la mise en scène inventive. En attendant la suite ma note oscille entre 8 et 9, je choisis néanmoins 8 à cause de la séquence que je trouve totalement abusé, oui je sais, n'empêche qu'elle est total... Bon, ok, j'arrête ....