Wong Jing reprend l’habillage des James Bond et autres Mission Impossible dans une comédie d’action en pilotage automatique.
Il est toujours difficile d’écrire une critique d’un film de Wong Jing. Depuis plus de 30 ans, le touche à tout produit des films à la formule rabâchée : Une intrigue passe partout basée sur les succès mondiaux du moment, un casting rempli de stars et de jolies filles et une grosse dose d’humour bas de plafond. A partir de là, il est vain de chercher des grandes qualités artistiques à ses œuvres dont le but affiché est de divertir à tout prix un public le plus large possible et, ainsi, faire un maximum d’argent. Businessman avant tout, Wong a logiquement réorienté sa formule pour accommoder le marché chinois. Mais si cela aboutit à la présence de plus d’acteurs du continent et un peu moins de violence et de vulgarité, la nature intrinsèque de ses films n’a pas vraiment changé.
Sampan Hung (Andy Lau) est un agent d’élite d’Interpol. Pour sa nouvelle mission, il est chargé de récupérer une graine miracle capable de pousser dans n’importe quel environnement et récemment volée par une dangereuse organisation criminelle. Pour cela, il fait équipe avec Louis Luo (Huang Xiaoming), un riche businessman impliqué dans la conception de ladite graine et héritier d’une dynastie de voleurs à la robin des bois.
Bling bling
Il va sans dire que la graine que cherchent à obtenir interpol et criminels est un Mac Guffin quelconque et que les conséquences que pourraient avoir une telle découverte ne sont jamais explorées. Nous sommes dans un film de Wong Jing, c’est donc tout à fait normal. L’intrigue reprend surtout la structure des James Bond et autres Mission Impossible dans le but avoué de nous faire voyager à travers le monde (Milan mais également Paris et l’Europe de l’Est). Mais ce qui ressort le plus du scénario, c’est surtout la volonté de Wong Jing de vouloir nous faire évoluer dans le monde glamour des super riches : hôtels 5 étoiles, résidences luxueuses à l’Européenne, voitures de sport, loges VIP dans des stades de football prestigieux et multiples gadgets technologique (souvent fantaisistes) sont constamment de la partie. Est-ce là la manière pour le rusé réalisateur de participer au fameux rêve chinois tant vanté par Xi Jinping ?
Les sous-doués en Europe
Si sur la forme Mission Milano apparait plus luxueux que la majeure partie des réalisations antérieures de son auteur, le fond n’a lui guère changé. Son fonds de commerce humoristique est toujours sexiste, gentiment scatophile et basé sur des quiproquos gros comme des maisons. Heureusement pour lui, il dispose d’un casting qui se prête volontiers au jeu. Andy Lau ne manque pas une occasion pour s’auto-parodier, Huang Xiaoming joue les playboys avec assurance, Michelle Hu a sa plastique avantageuse régulièrement mise en avant et Petrina Fung Bo Bo en fait des tonnes en équivalent chinois de la reine Elisabeth atteinte de la maladie d’Alzheimer. Si on ajoute à cela quelques scènes d’action bien emballées par Deon Lam, on peut conclure que Mission Milano est à la très relative échelle Wong Jingienne, un honorable cru.