Deux agents du FBI complémentaires, l'un pour l'autre.
Une affaire étouffée par la communauté locale.
Willem Dafoe a de l'énergie à revendre. Quant à Gene Hackman il parvient, comme d'habitude, à trouver l'équilibre entre une vigueur d'esprit et une sensibilité, lui conférant ainsi un fort sentiment d'humanité.
« Mississipi Burning » est typiquement le genre de thriller auquel il est difficile de trouver des zones d'ombres.
Sa lenteur chronique n'est que le miroir d'un parcours semé de tracas qu'il faut affronter sans précipitation.
Ce n'est pas un film qui se limite à dénoncer une haine conditionnée par les blancs contre les noirs. L'intrigue fait l'état des répercussions d'un racisme dont chaque génération s'est persuadé.
Comment chambouler les mentalités majoritaires dans un village, une métropole, un pays... Comment, et pourquoi, ces individus peuvent se convaincre que leurs méthodes sont raisonnables ?
De nombreuses choses trouvent des réponses, et certaines persistent dans l'ambiguïté la plus absolue...
L'histoire repose sur un concept concret : "Personne ne naît avec de la haine ou de l'intolérance dans son coeur, on l'apprend". S'ensuit alors des solutions pour atténuer les tensions, ou les chasser à jamais.
Cette enquête, bercée par la violence aveugle, ne se résout pas toujours par les poings et les armes à feu. Elle s'enlise dans des intimidations à répétition, des menaces de mort et des manipulations accrues.
L'oeuvre d'Alan Parker est un monstre qui explose de l'intérieur et qui met le doigt là où ça fait mal. Pas dénuée de longueurs, pas parfaite, tout dépend des égards ; mais elle achève honorablement un sujet périlleux.