Regardez, je fais un film d'épouvante profond !
Je ne sais pas si je suis perspicace, devin ou juste chanceux mais j'ai deviné dès les premières minutes du film l’explication autour du fameux Mister Babadook, et le problème est bien là. A aucun moment la réalisatrice n’essaie de brouiller les pistes. On se demande à quoi servent certains personnages comme la tante ou le collègue très sympathique, qui ne sont jamais exploités. Tout tourne autour de la mère, de son enfant et du Babadook. Certes Essie Davis livre une prestation remarquable, avec une métamorphose assez bluffante, mais tout ça est peu surprenant et le rythme est bien trop lent.
L’ambiance du huis-clos est bien retranscrite et plutôt pesante même si personnellement je n’y ai pas été réceptif, notamment à cause des personnages tiers qui interviennent ponctuellement comme dis plus haut et aux angoisses de la mère qui ne m’ont pas touché. Le Némésis nommé Babadook est néanmoins effrayant et donne lieu à des scènes réussies les quelques fois où il apparait, qui font beaucoup écho à nos peurs d’enfance (mention spéciale à la séquence sous les draps). Les effets auraient néanmoins pu être plus saisissants, puisque la réalisatrice, dans son idée de s’éloigner des codes du genre, n’appuie pas suffisamment ses scènes d’une musique marquante ou même de jumpscares, qui quoiqu’on en dise ont une bonne raison d’exister de par leur efficacité.
La fin, attendue, est aussi peu subtile que le reste du traitement et vient nous dire avec des gros sabots ce que l’on avait déjà compris, et ça ne rend même pas le tout cohérent.