*petit spoil dans cette critique*
J'ai eu l'occasion de découvrir ce film dans le cadre d'une avant-première organisée par Senscritique, et j'ai été étrangement surprise car il va au-delà d'un simple film d'horreur. On se livre ici aux sentiments refoulés exprimés avec justesse d'une veuve qui ne parvient pas à faire le deuil de son bien aimé, ni dissocier la mort de son mari de la naissance de son fils, fruit de leur amour, dont l'un est l'aboutissement tandis que l'autre est le commencement.
Comment gérer et vivre deuil et joie successivement? C'est la question qui se pose car celle-ci n'arrive pas à aimer son fils ou quand bien même ne serais-ce que fêter son anniversaire sans se remémorer le douloureux souvenir qui ne doit pas être évoqué. La réalisatrice n'a pas voulu préciser la réelle signification du monstre, libre à l'interprétation, mais il apparaît comme étant le déclic à cette situation mère/fils qui ne peut plus durer ainsi! La mère va devoir se battre contre cette hantise, personnifiée par Mister Babadook, d’antipathie envers son fils (=tuer) sans pour autant l'éliminer en le laissant dans la cave, lieu où elle conserve tous les précieuses affaires de son mari.
L'ambiance est pesante, appuyée par une bande son qui renforce l'esthétisme et le temporel en se fondant parfaitement dans le film. Le jeu d'acteur est très bon, mention spéciale au "petit" (sur lequel la mère insistera négativement) et les plans caméras sont stratégiques. Mais comme fréquemment dans les films d'horreurs, les réalisateurs ne peuvent s'empêcher de divaguer dans des clichés et des situations grotesques, du moins qui font doucement rire.
Je ne sais pas ce que cela donnerait chez moi, dans le fin fond de mon canapé, avec un bol de pop corn, étant donné les superbes conditions (salle, entretien avec J, Kent) délivrées par SC, mais ce film reste quand même une belle première réalisation de long métrage par J.Kent. A voir ce qu'elle nous offrira ensuite.