Très loin d'être un nouveau film de boogeyman destiné à lancer une énième franchise, le film par l'élégance et la créativité de sa mise en scène et le jeu constamment borderline des deux acteurs installe solidement une angoisse tenace, parfois à la limite de l'insoutenable.
Les références cinématographiques (Bava, Polanski, Méliès...) sont belles et biens présentes sans être de pure flagornerie ostentatoire et s'intègrent de manière parfaitement cohérentes tant dans le récit que dans l'atmosphère d'un film qui ne lâche jamais son beau et terrifiant sujet et évite de verser à tout prix dans le néo-fantastique en vogue pour le meilleur (Insidious, Sinister) ou pour le pire (The Pact, Annabelle...).
Car dans le fond si une chose parait assez vite évidente c'est que ce Babadook est un film impressionnant de maîtrise, constamment dérangeant mais jamais "fantastique"... en tous cas dans le sens de "surnaturel".
Il ne fait que montrer bien au contraire une réalité violente et crue déformée par le prisme du regard dévoyé d'une femme qui - d'un "simple" deuil pathologique - finit par glisser et sombrer lentement mais sûrement dans la schizophrénie la plus redoutable pour elle comme pour son entourage.
Puissant, sensible, très beau et profondément dérangeant.
Un très grand film sur la folie.