Il est toujours compliqué de critiquer un premier film d'un ou d'un réalisateur, réalisatrice car il y a deux possibilités: soit le film est parfait comme Duel de Steven Spielberg pour l'exemple, soit le film est complètement raté comme ce film intitulé Mister Babadook. Bon, je dis complètement raté mais je parle surtout de la fin du film. Plutôt que dire raté, je dirais plus déséquilibré.
Mister Babadook est le premier film réalisé par Jennifer Kent, une scénariste de formation. Elle n'en est pas à son premier essai sur le genre du film d'épouvante-horreur puisqu'elle a déjà réalisé un court-métrage nommé Monstres mais dont je n'ai aucune informations supplémentaires. Donc, il faut se dire que la réalisatrice n'est pas Wes Craven ou Rob Zombie qui ont déjà une belle filmographie du genre et qui parviennent quand même à passer à côté d'un film.
Le film utilise deux axes scénaristiques: nous avons un premier axe qui est centré sur la relation des deux personnages principaux, la mère et le fils qui entretiennent une relation pour le moins tendue. Puis, nous avons un second axe scénaristique qui tourne autour du livre et de l'esprit du Babadook. Donc, l'histoire mêle drame psychologique et ambiance de terreur autour des deux personnages.
Malheureusement, Jennifer Kent s'est concentrée sur un seul axe scénaristique, celui du drame psychologique ce qui délaisse complètement le film d'épouvante qui devient juste ridicule. Pour mieux comprendre ce déséquilibre, je vais essayer d'expliquer un par un les deux axes scénaristiques dans le détail.
Nous allons commencer par le premier axe scénaristique, le drame psychologique: ce premier axe est donc concentré sur la relation mère/fils tendue au possible entre les deux personnages principaux. Cette tension ne cesse d'augmenter durant tout le film jusqu'à atteindre son paroxysme et montrer les dégâts sur la mère. Cet axe scénaristique a lui seul pouvait faire un excellent film car il y a suffisamment d'éléments pour rendre l'histoire crédible de bout en bout. De plus, Jennifer Kent parvient a vraiment faire vivre une descente aux enfers au personnage de la mère.
Je me pose donc cette question: pourquoi vouloir ajouter à cette histoire une tournure horrifique? Rien que l'attitude du gamin permettait de donner à ce film une tournure complètement tordue. Mais non, la réalisatrice a jugé bon d'ajouter un livre maléfique possédé par l'esprit du Babadook. Ce que j'essaye de dire, c'est qu'au final, on ne se rend par spécialement compte de la présence du Babadook car on ne le voit pas suffisamment à l'écran. Sans l'ajout de ce point, l'histoire tenait largement debout.
Donc, l'ajout de ce point tue le film, alors que ce dernier présente une excellente première partie qui est très travaillée pour rendre le spectateur mal à l'aise. Je ne parlerai pas de la fin du film car je veux vous laisser découvrir cette fin unique en son genre. Seule chose que je peux vous dire, c'est que je n'ai pas du tout été convaincu par cette fin.
Mister Babadook présente deux axes scénaristiques inégaux et qui ne se complète par ce qui tue littéralement le film alors que le premier axe est relativement bien écrit. Jennifer Kent a peut-être voulu trop en faire et n'a pas réussi à rendre son histoire crédible de début à la fin. Petite déception...