La Petite Sophie

Comme l'écrivait fort justement une critique, difficile d'être sévère avec Sophie Marceau. Elle a beau participer à un documentaire complotiste, ne pas avoir eu un rôle marquant ou joué dans un bon film depuis des années : Sophie, on l'aime. « Mme Mills » est sa troisième réalisation, où elle lorgne clairement vers l'âge d'or des comédies américaines, en premier lieu « Allez coucher ailleurs » et « Certains l'aiment chaud » : vaste programme. Sauf que la belle Sophie n'est ni Billy Wilder, ni Howard Hawks.

Si la première partie se regarde sans déplaisir, allant dans des directions parfois inattendues, difficile de croire à cette invraisemblable histoire de travestissement sur fond d'escroquerie totalement disproportionnée au vu de la situation (ce dont Marceau semble d'ailleurs consciente en y faisant allusion). L'occasion de quelques scènes amusantes, notamment à travers cette logique très « eau de rose » de la maison d'édition dirigée par notre actrice-réalisatrice. Son duo avec Pierre Richard ne fonctionne pas très bien, se révélant assez peu complémentaire et surtout jamais vraiment drôle, ce dernier en faisant des tonnes sans convaincre.

Cela devient encore plus laborieux une fois

et si l'on sent l'effort pour rendre cette curieuse relation vaguement crédible, on se lasse de ces petits coups de théâtre, arrivant presque comme ça, si bien qu'on y prête à peine attention, assez contradictoire avec cette volonté de rester dans quelque chose de gentil, bienveillant, à l'image d'un dénouement sympa sur le papier, presque insipide à l'écran. Sophie, tu es la petite fiancée de la France pour toujours. Mais si nous pouvions te revoir, ne serait-ce qu'une fois, dans une œuvre réellement digne de toi, nul doute que nos cœurs chavireraient définitivement.