Du très bon Gundam, qui devrait particulièrement ravir les amateurs de l'UC.
Le personnage d'Hathaway est tout à fait réussi et excelle dans son rôle de jeune homme timide, mais idéologiquement très radical. Le colonel qui lui sert de rival est lui aussi très crédible dans son rôle, bien qu'il semble moins intéressé par la défense d'une cause que par la nécessité de remplir sa mission par tous les moyens.
Le personnage de Gigi est en revanche assez pauvre : son statut de newtype, introduit des le début du film, est finalement inexploité. Comme Hathaway le souligne lui-même, elle n'est finalement qu'une nouvelle version de Quess. Il est d'ailleurs agaçant de le voir s'enticher d'elle aussi rapidement, pour l'oublier (au moins en apparence) dans la dernière partie du film. Lane, le pilote du Gundam fédéral, est également un personnage digne d'être gardé en mémoire. Les autres sont à peu près inexistants.
L'intrigue tient tout à fait la route (sauf le passage durant lequel le colonel découvre l'identité d'Hathaway) , malgré quelques légères longueurs dans le cheminement psychologique des personnages. Les scènes de combats de MS tiennent finalement une place relativement restreinte dans le film, mais sont bien réussies et sont relativement credibles par rapport à ce que l'on a pu voir chez Gundam : aucun MS ne présente véritablement de capacités surnaturelles ou extraordinaires. On pourrait à la rigueur regretter qu'Hathaway ne combatte qu'une fois, à la fin. La seule chose qui nous assure au cours du film qu'il le fera est la référence (un peu trop) fréquente au fait qu'il ait su piloter un appareil sans aucun entraînement lors de la bataille contre Char.
C'est une chose que l'on voit souvent chez Gundam, mais qui est particulièrement bien réussie ici : aucun des deux camps ne peut prétendre incarner les "gentils". Tous deux possedent d'ailleurs un Gundam, ce MS qui incarne la justice dans les séries précédentes. Les dignitaires fédéraux ne sont pas décrits de manière très flatteuse, mais les limites de l'idéologie d'Hathaway sont explicitement soulignées, et reconnues par le personnage lui-même. Sa capacité à se questionner sur le sujet aurait toutefois pu être poussée un peu plus loin. Lors du combat final, il semble presque complètement oublier ses doutes.
Quant à l'art et au son, ils sont irréprochables. Espérons que la seconde partie sera aussi réussie que la première.