C'est une ville de province morne et pluvieuse. D'après un roman de Marguerite Duras, on a déjà une idée du film...
Une jolie bourgeoise y promène son enfant d'une leçon de piano à l'autre. Elle parait s'ennuyer, lasse. Bientôt elle rencontre une jeune homme seul grace auquel elle entrevoit une passion exaltante. Ensemble, ils parlent de ce fait divers criminel qui s'est produit en ville, aboutissement d'une passion amoureuse et destructrice.
Même exprimé par la métaphore ou par la poésie, le sujet du film a contre lui d'être une énième variation sur le thème de la bourgeoise qui s'étiole. Le ton douloureux et mélancolique du récit, sa lenteur taciturne participent d'une mise en scène affectée, trop visiblement artificielle. Certes, on est séduit par la beauté triste de Jeanne Moreau, et l'actrice suggère brillamment l'espérance d'une femme frustrée puis,
parce que l'inconnu ne donnera pas suite,
sa déception.
Mais, en fasse d'elle, Jean-Paul Belmondo, plus précisément son personnage, n'est pas à la hauteur. Quoiqu'énigmatique, c'est un personnage assez terne, moins habité. Dès lors, les déambulations durassiennes du couple, prémices d'une passion qui
n'aura pas lieu,
ne m'ont pas touché.