Un homme, enterré vivant dans une forêt, réussit à s’extirper du trou dans lequel il a été couché. Il n’a aucun souvenir de ce qu’il s’est passé. Hagard, il erre au hasard dans la végétation dense, et finit par arriver à une maison. Là, il découvre qu’une femme a été sauvagement assassinée. Sa femme. Ses deux enfants, eux, ont réussi à échapper à l’assassin. L’homme part à leur recherche dans les bois. Le tueur, lui, rôde encore…
Modus Anomali commence comme un survival classique, qui n’a pas peur de verser dans la langueur. On plonge brutalement dans l’histoire, aussi brusquement que le héros sort de terre. On ne sait rien de lui, et lui n’a aucune mémoire de qui il est. On reconstitue donc le fil des événements au fur et à mesure que l’homme retrouve son identité et découvre qu’un tueur s’en est pris à sa femme enceinte. Son objectif, dès lors, est de sortir vivant de ces bois, après avoir retrouvé son fils et sa fille. Manque de bol, le psychopathe est toujours là et ne va pas lui faciliter la tâche. Le jeu du chat et de la souris qui s’ensuit est des plus banals. L’action traînasse et on craint que cela continue comme ça pendant près d’une heure et trente minutes. Et puis, la machine s’emballe et prend une toute autre direction que je me garderai bien d’évoquer ici.
Le dernier tiers est aussi surprenant que les deux premiers sont convenus. Joko Anwar s’amuse à prendre le spectateur de court et a le bon goût de ne pas surligner ses effets au Stabilo. Le ronron était tellement installé qu’il est possible de mettre un peu de temps à percuter que le film sort de la piste qu’il semblait avoir tracé. Le parti-pris est plutôt couillu, et ne fera pas que des ravis.
La mise en scène est soignée, et l’acteur principal fait du bon boulot. Il devrait vous être possible au plus grand nombre de le constater sur grand écran l’an prochain, puisque le film devrait faire l’objet d’une exploitation en salle.