La générosité habituelle qui se dégage des films indiens fait souvent passer l’aspect un peu niais des productions de Bollywood. Malheureusement pas ce coup-ci avec ce "Mohabbatein" qui sent le produit d’industrie sans saveur. La mièvrerie de la réalisation et de l’interprétation franchit ici la limite du ridicule, et elle n’est pas rattrapée par son propos guimauve franchement cul-cul. Dès lors, on ne peut s’empêcher de considérer ce "Mohabbatein" que comme une indigeste version indienne du "Cercle des Poètes disparus", où Robin Williams est remplacé par un Shah Rukh Khan un peu neuneu qui joue du violon comme un bûcheron ; où le personnage de Neil Perry devient un transfuge de boys band aux goûts vestimentaires assez ridicules, et où l’ensemble des rôles féminins est ici tenu par des top models en mini-short sans talent. Autant dire que la présence du charismatique Amitabh Bachchan passe dès lors inaperçue et que l’on s’ennuie longuement, très longuement, devant cette accumulation de grosses ficelles et de danses sans saveur ni imagination.