Ken Loach est revenu en force en 2016 avec I, Daniel Blake, décrochant la Palme d'Or.
Ne vous attendez pas à être surpris par ce film si vous connaissez un minimum son réalisateur. Angleterre ouvrière, révolte sociale, le programme habituel (avec la petite référence footballistique qui fait plaisir).
Cette fois le film prend place dans les rues grises et industrielles de Newcastle. Daniel, menuisier depuis 40 ans se retrouve sur le carreau après l'apparition de problèmes cardiaques. Grâce à ce pitch simple Loach met en lumière un système social complètement dépassé où les travailleurs ne sont que des numéros sans visage livrés à eux-même.
On y suit avec un certain amusement le parcours du combattant de Daniel, joué par un Dave Johns très attachant et toujours juste, baladé entre les administrations qui n'ont que faire de sa situation et une découverte tardive d'un monde informatisé et déshumanisé. Sur son chemin il rencontrera Katie (Hayley Squires), une mère célibataire débarquant de Londres qui tente de survivre comme elle peut. Cette relation permet d'en apprendre plus sur le passé de notre personnage principal, elle met également en lumière sa générosité et sa solidarité naturelle.
Le film ne sort pas de son chemin, prévisible, la fin se devine des kilomètres à l'avance, mais le but de Loach n'était surement pas de faire du sensationnel. Le chômage de plus en plus important, la solitude, les fins de mois difficiles, le décalage technologique des générations, tous ces sujets sont traités d'une manière réaliste qui permettra de faire réfléchir ceux qui ignorent (volontairement?) les maux de notre société.