Lauréat d’une Palme d’Or jugé facile, Moi, Daniel Blake est en effet un film qui ne cherche pas à faire dans la polémique. Social, un Ken Loach donc, le film est réaliste et forcément effrayant…


Le cinéma de Ken Loach n’a jamais fait dans l’esbroufe. Aussi froid esthétiquement que dans ses thématiques, il n’est pas là pour donner de l’espoir, mais pour mettre le public face à la réalité. Son dernier film met en avant le personnage de Daniel Blake, travailleur victime d’une attaque. Alors que ses médecins le juge inapté à reprendre le travail, ce n’est pas le cas de la spécialiste qui lui refuse sa pension d’invalidité. Alors qu’il effectue les démarches pour faire appel, il va tomber sur une famille qui rencontre des problémes similaires aux siens et va les aider.


Si le film touche réellement son but, c’est parcequ’il montre une société déshumanisé. Notre société, ni plus ni moins. Une société dans laquelle chaque travailleur se voit contraint de fermer les yeux sur les difficultés de ses semblables sous peine de se retrouver dans la même situation difficile. Et croyez moi, c’est bien dans celle là que l’on vit tous. Et si le film l’emporte, c’est parcequ’il montre tout ça sans pour autant oublier de montrer l’autre facette : ceux qui s’en accommode tellement bien qu’ils deviennent de vrais robots incapable du moindre sentiment… Et vivent trés bien comme ça.


On assiste donc impuissant aux injustices perpétrés dans le film, en sachant pertinemment que l’on est forcément d’un des deux deux côtés de la barriére. Parfois fois même des deux. Et c’est effrayant. Le film est donc une réussite en cela qu’il tient ses engagements et parceque les interprétes sont parfaits de bout en bout. Là où on peut se poser la question de la Palme d’Or (encore faudrait il savoir ce qu’elle est censée récompensé…), c’est dans la mise en scéne plate, et le manque de prise de risque de l’entreprise, ce qui ne lui permet pas de s’élever au rang de grand film.


Reste malgré tout une oeuvre claire (parfois trop, la derniére scéne est trop explicative et donc pas nécessaire) et qu’il est nécessaire de voir au moins une fois :

DavidRumeaux
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le 8 janv. 2017

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