Loach continue son autopsie d'un Royaume-Uni rongé par une politique antisocial encore pleine de résidus de tatcherisme, et ça fait mal.
Abordant ici le thème des allocations chômage, basées sur un système répressif, bureaucratique à l'excès et complètement déshumanisé pensé factuellement pour dégouter l'usager, enfin, le mec au chom'du qui veut juste avoir de quoi bouffer (et ce n'est une interprétation de ma part; c'est dit dans le film et c'est ça dans la réalité). Bref.
On suit donc Daniel Blake, charpentier en arrêt maladie, qui avec son bon sens et sa bonne volonté, va se confronter à un monde orwellien, kafkaïen, ubuesque: celui de Pôles Emplois où les conseillers sont surtout là pour juger si oui ou non, les demandeurs d'emplois recherchent un boulot et peuvent justifier de leurs démarches, s'il méritent de toucher les pensions, mais certainement pas pour les aider.
Un système horrible, gerbant, que Loach dépeint avec un dispositif de "Cinéma Vérité" toujours aussi efficace, dans tout son inhumanité, avec des bonhommes réduit à l'état de pion, jouet d'un système et d'une logique inique, et qu'on se le dise, on aura bientôt (on a déjà?) le même chez nous.
Bref, un film qui fout méchamment en rogne, un film indispensable, et Ken Loach d'être, par sa hargne et sa juste colère jamais éteinte, lui aussi indispensable.