Minion, pipi, caca, Bouh, prout
J'ai été convaincu l'an dernier avec Le Lorax que le studio en charge de Moi, Moche et Méchant était une belle bande de bras cassés. Animation foireuse, création artistique inintéressante, propos aberrants destinés à un public de bambins, bons sentiments plein de guimauve...
En quelque sorte forcé cette année d'aller voir la suite de leur plus grand succès, j'ai été au départ étonné, voire même charmé par cette parodie de James Bond. Les situations sont sympathiques, les personnages bien intégrés et vite attachants. Malheureusement cette suite montre encore à quel point ce studio n'est pas capable ni d'écrire une bonne histoire, ni d'offrir un véritable voyage visuel à son auditoire. Malgré quelques couleurs chatoyantes, l'animation et les décors restent limités, ne proposant pas de grandes envolées visuelles comme sait si bien le faire Pixar ou Dreamworks. Il en va de même pour ses personnages certes mignons mais très communs. Entre Agnès, sorte de Bouh, et ses deux soeurs, l'une intello, l'une garçon manqué, on pourrait se demander si nous ne sommes pas en face des Super-Nanas.
Ces traits communs ne sont pourtant pas insurmontables et il n'aurait pas été difficile pour le studio de les approfondir si encore une fois ils savaient écrire un véritable scénario. Car si l'on ressort de tout cela seulement la trame principale, ce nouvel épisode ressemblerait plus à un moyen métrage qu'à un long tant elle est famélique. Incapables de créer de la profondeur ou de se concentrer sur l'histoire, Moi, Moche et Méchant 2 n'est qu'un énième film d'animation à sketchs pipi-caca-prout ou les Minions auront facilement 85% du temps à l'écran - sans compter le générique. Comptons aussi les sous-histoires des personnages inutiles servants artificiellement à approfondir des personnages franchement pas passionnants, on se retrouve avec un film bordélique, mal rythmé et pourtant très téléphoné tant tout ces éléments sont vus, vus, vus et re-re-revus.
Encore une fois, Illumination Entertainment nivelle le niveau pas le bas. C'est ridicule, digne d'un enfant de quatre ans qui rigole encore sur ses pets et face à des mastodontes comme Pixar, on se demande comment ils ne peuvent pas avoir honte de sortir de tels produits. Un pur produit d'époque : des minions aussi insupportables que les lapins crétins et les fruits d'Oasis, malgré tout considérés comme mignons parce que petits et bêtes (et en plus ils vont oser en faire un spin-off), des personnages là aussi un peu mignons histoire d'attendrir les parents, des gags bas du front pour les enfants des dis-parents et n'oublions pas les sempiternelles voix de stars à la mode - seule Audrey Lamy donne un tant soit peu d'identité à son héroïne - qui ne donnent aucunes plus-values si ce n'est qu'ils prennent la place de VRAIS doubleurs/euses.