Berghof apparait comme un château perdu dans les montagnes et visité uniquement par la brume, pourtant Adolf, Josef, Magda et Martin viennent y retrouver Eva, improbable nymphe gardienne des lieux. Berghof est au dessus du monde et la guerre, rien n'y filtre et le délire de ses occupants s'y condense dans une atmosphère étouffante où la légèreté des habitants y est obscène, effrayante, tout en étant quasiment ignorée par les SS réglés comme des machines qui surveillent les lieux.
On sent l'ombre de Tarkovski dans les couloirs glacés et comme on s'y attendait on a droit à ce traitement typiquement russe de l'horreur, ce mélange de distance puis de plongée dans le cœur de la bête avec cette pellicule sale où grouille vaguement quelque chose.