Mommy est un film tragique mais généreux, il ne nous refuse ni les rires ni les larmes. L'intensité des sentiments véhiculés par le trio d'acteurs est d'autant plus forte qu'ils sont confrontés à un quatrième personnage, l'espoir, qui s'incarne dans un cadre de caméra qui s'ouvre et se referme au gré de l'évolution des personnages et des rêves qui les accompagnent. A la moitié du film, on pouvait craindre que la nécessité d'un dénouement interrompe brutalement la fragile ambiguïté du scénario, dont la fonction était moins de décider d'un sort triste ou heureux pour Steve et sa mère que de nous plonger dans les ressorts complexes de leur histoire d'amour. Les derniers plans nous rassurent sur ce point, Mommy est bien un chef d'oeuvre du début à la fin.