Alors, je déteste mais je déteste la personne de Xavier Dolan et pourtant j'apprécie sa manière de s'adonner au cinéma, on voit que ça fait un peu adolescent et c'est très très actuel pour le coup sa manière de procédé, c'est un peu du touche à tout et petit dictateur d’œuvres. Mais au final le rendu n'est pas si mauvais. Oser dans le cinéma d'aujourd'hui c'est un peu mon attente subjective, je veux voir du nouveau, je veux voir ce que je ne m'attends pas à voir, je ne veux pas me dire "je sais quel plan va suivre celui-ci". Et au moins avec Dolan je suis servi, bien qu'on sait à peu près anticipés ses choix esthétiques, car finalement c'est vraiment un gros gros hipster de 25ans avec beaucoup d'argent. Mais pour le reste c'est imprévisible il essaye tout, il voit plus loin que ce qu'on lui offre à voir et j'aime cette manière de procédé, un exemple très concret dans ce film, c'est ce changement brutal de format.
Le film traite d'un sujet d'actualité au Canada et finalement le sujet de départ est pauvre, mais l'oeuvre qui en découle n'est pas aussi pauvre que le sujet.
Bien qu'on se demande quel fond il peut y avoir sincèrement à ce film, le visionnage simple et direct nous laisse cette sensation d'avoir tout saisi sans pourtant, je crois, n'avoir rien saisi.
La personnalité, l’originalité et le charme des personnages ça Dolan l'a compris et c'est un peu sa manière de travail, un peu comme H.Korine avec ses personnages étranges et inquiétant où Almodovar avec ses marginaux, Dolan joue vraiment de cet univers.
Autant la bande son toujours intéressante, la manière de filmer, les techniques, les scénarios et l'intelligence esthétique, les films de Dolan me paraissent pourtant tous inintéressant. (j'ai toujours cette impression que j'aurais pu faire ses films si j'avais eu de l'argent... alors que c'est pas du tout mon avis voyant un film de Nolan ou Fincher..)
C'est toujours beau, ça c'est vrai, ça l'est encore et j'espère que ça le serra encore, mais au delà de l'apparat de cette envie d'en mettre plein la vue avec un écran qui fait le double de mon salon... Je ne vois pas trop vers où l'on tend.
Peut-être la seule vraie critique que je fais et elle n'est pas minime.