J'suis obligé de le reconnaître , j'ai été quelques peu médisant envers le dernier Dolan lors de sa sacralisation au dernier festival de Cannes (crainte du syndrôme Hype-intello"La vie d'Adèle" , remember ma chronique pas très gentille de ce dernier http://faitesletri.over-blog.com/2014/03/la-vie-d-ad%C3%A8le-cul-sec-2013.html) et de son filmage façon téléphone-samsung soi-disant inventif ("voui mais tu comprends, ça rend hommage au format utilisé aux origines de l'histoire du cinéma , tu vois..") .
Et ben mine de rien , c'est que ça marche super bien finalement , sans pour autant être un chef d'oeuvre définitif selon moi (encore un peu trop branchouille et too-much pour être totalement sincère) .
Le fameux filmage fait sens (même si ça m'a niqué les yeux , et je n'ose pas imaginer le ressenti d'Antoine Daniel ) , l'alchimie entre les 3 acteurs principaux est en béton armé et est assez naturel (pas toujours mais j'arrête de pinailler) , Dolan emballe des zolies zimages qui claquent , le choix de BO fout la ganache , le jusqu' au boutisme des décharges émotionnelles sont assez communicatives (en dépit de la too-mucherie ) et puis la fin ... cette fin ... une petite pitite toute rikiki larmichette , pour l'occasion (mais vraiment toute petite ,c'est pas "12 years a slave" , faudrait pas déconner non plus) .
Du coup , je ne me rangerais pas du coté des Haters sur ce coup là .
Cependant , il serait peut-être temps que les "Lovers" reconnaissent une bonne fois pour toute que le Dolan , malgré la sympathie que j'ai pour lui , est au ciné d'auteur ( bien que je n'aprécie guère cette appellation ) ce que Michael Bay est au ciné d'action .
Vous remplacez les séquences mélodramatiques de l'un par les séquences d'actions de l'autre , vous avez la même stylisation excessive , le même manque de finesse d'autres scènes (le comportement limite oedipien du héros ) certaines impro d'acteurs parfois outrancières (d'où le "pas toujours naturel") et , le sentiment d'un métrage qui aurait gagné à être plus resserré et , vous l'aurez compris , la démesure too-much (oui oui , remattez-vous les filmo des deux bonhommes et vous comprendrez sûrement où je veux en venir ) .
Et aussi , je continue à trouver tout de même aberrant que l'un des principaux arguments pour justifier le sucées du cinéaste auprès de la critique intello soit son âge (25 ans et 5 films au compteur) alors qu'on en faisait pas tout un foin envers Sam Raimi lors de la sortie de ses "evil dead" avec une mise en scène très juvénile et inventif , au point de faire école , révolutionner une certaine façon de fabriquer un film et être considéré aujourd'hui comme un chef d'oeuvre impérissable , tout genres confondues ("voui mais tu comprends , c'est du cinoche de genre , et plus particulièrement horrifique, donc ça mérite pas vraiment de la renommée , tu vois...").
Bref , bonne surprise malgré tout que ce Mommy , pour un peu , je le recommanderais presque au grand public .