Il y a quelques mois, en pensant à la fin de l’année, je ne voyais qu’un seul film qui pourrait m’intéresser au cinéma : Interstellar. J’avais à peine entendu parler de Gone Girl, et je me fichais royalement de ce Mommy.
J’ai beaucoup apprécié Gone Girl, mais quelques heures plus tard je n’y pensais presque plus. Mommy m’a retourné, je ne m’en suis toujours pas remis, et j’ai dû retourner au cinéma pour le revoir… Certaines scènes me hantent toujours, et me hanteront longtemps.
La première fois, c’était avec Gloomy. Je la remercie beaucoup car sans elle, je n’aurais jamais osé aller payer pour voir ce film québécois. Je m’étais lancé quelques jours auparavant dans la filmographie de Dolan avec Laurence Anyways, qui m’a été vendu comme étant son meilleur film… je l’ai détesté car trouvé vain et interminable, même si deux ou trois scènes se démarquaient.
J’ai donc commencé le visionnage de Mommy avec une grande appréhension, et j’ai eu du mal au début. Mais au bout de quelques minutes, la magie a commencé à opérer et je ne suis plus sorti du film jusqu’à sa sublime fin. Cependant, il me manquait quelque chose pour pleinement apprécier cette œuvre, une petite chose simple. Et j’ai compris qu’il fallait que je le revoie, sans cette appréhension du début.
J’ai donc employé les grands moyens, et j’ai convaincu ma famille d’y retourner. La personne avec qui je tenais le plus à voir ce film était ma maman. Mommy. Je savais qu’elle allait l’apprécier, elle qui n’aime pas aller au cinéma, j’allais lui faire découvrir un grand film. Je lui ai dit qu'il prenait un peu de temps à commencer, et qu’il fallait un petit temps d’adaptation à la VOST.
C’était comme si je me donnais les conseils à moi-même pour redécouvrir pleinement le film.
Et lorsque ma seconde séance a commencé, je me suis envolé…
J’étais ailleurs, dès la première scène, emporté entre quatre angles dans un monde magique.
Chaque scène apporte quelque chose à l’histoire. Presque chacune d’entre elle a quelque chose de mémorable, voire inoubliable. Chaque scène. Ainsi le film nous promène habilement de lieux en lieux, de situations en situations, et nous apporte tout un lot d’émotions.
Les choix musicaux sont respectueux. Je reprochais à Laurence Anyways de ne sélectionner des bons morceaux que du fait de leur notoriété ou même de leur qualité, sans qu’ils apportent réellement un plus au récit. Ici, chaque titre est à sa place et magnifie la scène qu’il accompagne.
Que dire des images ? C’est un émerveillement de tous les instants. Un vrai plaisir visuel. Un simple parcours en longboard devient jouissif à admirer.
Les acteurs sont incroyablement bons. Tous différents, ils se complètent et contribuent chacun à l’embellissement de l’autre. Leurs personnages, enfermés dans un morne quotidien, se bonifient mutuellement.
Le fils aimant sa mère, la mère aimant son fils, la voisine apparaissant ici comme aidant et aidée.
Après plusieurs épreuves, c’est dans un magnifique mouvement de bras que s’ouvrira leur monde au bonheur.
Mais on ne change pas, on met juste les costumes des autres sur soi. Le passé peut resurgir, et recarder la vie qui défile, au détriment de ceux qui la vivent. On n'oublie jamais, on a toujours un geste qui trahit qui l'on est
La vie continue, mais la conscience du délicat futur est présente.
Dans un ultime recours, un rêve s’étale alors littéralement à l’écran. Un rêve somptueux, voulu, mais impossible. Les choix ont été faits, on ne revient pas dans le passé.
Heureusement, dans n’importe quelle situation, un renfort est là pour nous sauver : l’espoir