"M'ma on s'aime encore hein ? C'est ce qu'on fait de mieux mon fils."
Fantastique.
C'est le premier mot qui m'est venu quand je suis sortie de la salle. Ce film est un vrai petit bijou. Une nuit est passée depuis que je l'ai vu et je n'arrive pas vraiment à savoir comment présenter la chose alors comme dit Muriel Robin : "excuse-moi mais je te livre les mots un petit peu comme il arrive".
- Une histoire touchante avec une maman qui se retrouve avec un fils violent et ayant solide syndrome de l'attachement. Ce qui est particulièrement appréciable, c'est que l'on ne tombe pas dans un drame terrible, chose pourtant tentante avec une veuve élevant un enfant dingue et une voisine au fond du trou. Dolan, nous livre une histoire émouvante voire bouleversante et drôle. On ne manque pas de sourire sur l'accent canadien et ces expressions juteuses. On rigole franchement sur certaines répliques. Et on s'émeut devant ces deux mamans. L'un qui se bat pour son fils et l'autre qui tente de survivre à la perte du sien.
- Des personnages forts. En réalité, je ne sais pas trop quel terme employé pour parler d'eux. Le très grand mérite de Xavier Dolan est d'avoir donné une véritable profondeur et humanité à ces personnages. Et les acteurs sont tout simplement géniaux et jouent avec une très grande justesse. Die (Anne Dorval), forte et indépendant, porte son fils à bout de bras. Il l'épuise mais elle l'aime plus que tout. Cette relation mère-fils est tellement puissante qu'on en vient à la partager. Les moments de crise de Steeve (Antoine Olivier Pilon) sont oppressants, on retient sa respiration. A l'inverse, sa bonne humeur, ses sorties en longboard nous font respirer. On se détend, on rit. Steeve, qui fait un peu la pluie et le beau temps du film. Il est là, on ne sait pas trop comment le voir : un gamin agaçant ou attendrissant ? Enervant ou touchant ? On n’a de cesse de passer, pendant les 2h18 du film, de l’un à l’autre. Ce petit blondinet tente tant bien que mal de mené son petit monde avec un obstacle majeur : sa mère, franche du collier. Il m'est impossible de laisser de côté Kyla (Suzanne Clément), la voisine. C'est un personnage auquel je me suis profondément attachée. On ne connait pas son histoire même si elle est suggérée. Elle tente de s'en sortir comme elle peut et on n'a qu'une envie : la prendre dans ses bras et la rassurer. Tous ne manquent pas de nous surprendre.
- Une photographie superbe. Les plans, lumières et couleurs sont justes parfaits. Et la musique est divinement bien choisie. Je n'arrive pas à m'enlever de la tête cette scène magistrale avec un fond de Céline Dion ou le premier "tête à tête" de Kyla.
Il est très difficile de parler des points que j'ai aimés sans prendre le risque de dévoiler le film.
Il ne se raconte pas, il se contemple.