Un long-métrage hors normes, esthétisant dans sa forme, profondément humain sur le fond.
Diane (Anne Dorval, bouleversante) est une veuve d'une quarantaine d'années habitant la banlieue de Montréal. Elle récupère la garde de son fils Steve (Antoine-Olivier Pilon, qui campe avec beaucoup d'aplomb un adolescent à fleur de peau) du fait de son expulsion (!) du centre de rééducation (!!) dans lequel il avait été placé peu de temps après la mort de son père. Oui, le gamin souffre d'un nombre assez conséquent de troubles...
Dans un Canada désenchanté la mère et le fils vont former un duo explosif – principalement à base de je t'aime / moi non plus – complété par leur voisine Kyla, professeur en "congé sabbatique" suite à ce qu'on suppose être un drame dont elle garde un bégaiement prononcé.
Xavier Dolan nous propose ainsi de suivre le chemin désespéré emprunté par cette tribu pour se soustraire au désenchantement. La partie ne sera pas facile, mais elle vaut le détour malgré un pathos assez lourd. Ne serait-ce que pour le jeu époustouflant des trois principaux comédiens...