Après un deuxième visionnage et une migraine directement liée au nombre extraordinaire de larmes que j'ai versées, après avoir relancé, encore une fois et pour les quinze jours à venir On ne change pas, il est temps pour moi de rendre à César ce qui est à César. De faire trôner Mommy au sommet du podium, tout en haut de la tour d'où il règne sur tous les autres. Mommy c'est une leçon de cinéma, un déferlement d'émotions, de couleurs, de lumière. Mommy, c'est beau. C'est terriblement beau. C'est une force de la nature. Ça vous enveloppe tout entier, et ça ne vous lâche plus. C'est comme un voile qui se pose entre vous et le monde, qui l'opacifierait un instant et en étoufferait le son. On n'entendrait plus que Wonderwall, Blue, et Born To Die et ce serait bien. Face à Mommy, on est tout seul, tout nu, tout recroquevillé, impuissant face au ressac des vagues qui s'écrasent sur nous. On donne les commandes de notre propre ascenseur émotionnel à Dolan. Il nous pilote de l'intérieur, accroché aux tripes. Bouffée d'air. J'ai encore pleuré. Longtemps. Sans m'arrêter. C'est une expérience sensorielle sans précédent. Je me souviens de ma fuite hors du cinéma dès que le générique s'est mis à défiler. Sortir et courir loin de cette mer déchaînée. Encore une fois, et comme la dernière fois : bonne chance à ceux qui passent après, aux films d'après Mommy.
C'est pas parce qu'on aime quelqu'un qu'on peut le sauver, l'amour n'a rien à voir là-dedans.