André et Laurence Prioux,vieux couple de riches bourgeois,ont la surprise de trouver chez eux Patrick,un trentenaire sourd et demeuré,qui prétend être leur fils alors qu'ils n'ont jamais eu d'enfant.Si André tente logiquement de se débarrasser de l'intrus,Laurence en revanche,une de ces dingos déséquilibrées par l'absence de maternité,se persuade que le gars est vraiment son fils.Sébastien Thiéry écrit,met en scène et joue des pièces qui ont un certain succès.Il adapte ici l'une d'elles,qu'il a interprétée au théâtre avec François Berléand et Muriel Robin,remplacés à l'écran par Christian Clavier et Catherine Frot.Pour sa première réalisation,il s'est adjoint les services de Vincent Lobelle,qui avait coréalisé "Les dents de la nuit" avec Stephen Cafiero.Thiéry a également écrit le scénario,en compagnie de l'actrice Pascale Arbillot,qui joue sa copine dans le film.A partir d'un tel sujet,il y a deux options:soit on fait un film fantastique,soit on fait n'importe quoi.Que croyez-vous que fît Seb?N'importe quoi,oui.Passé le début intrigant,on se noie dans une mélasse répétitive où macèrent des personnages antipathiques et stupides qui évoluent mollement au fil d'une comédie jamais drôle.En plus,ça se veut profond,ça cause mal d'enfant et acceptation de la différence,mais c'est si foutrement mal torché que ça n'atteint aucun but.La "mère" est une vraie débile,tandis que les handicapés,attigés physiquement,sont présentés plutôt comme des malades mentaux plus ou moins agressifs.André,le seul protagoniste sensé du bouzin,est naturellement un salaud de bourgeois étriqué et égoïste.Tout ça se traîne lamentablement et le fin mot de l'histoire se révèlera,à l'image du reste,d'une bêtise crasse,tandis que la punition se clora comme il est d'usage par un happy-end purulent.Il n'est pas étonnant que Sébastien Thiéry s'écrive des rôles car,vu ses aptitudes de comédien,il est douteux que quiconque lui en propose.Il s'en donne à coeur-joie à surcharger son personnage de gogol en rut,se voyant emboîter le pas par une Pascale Arbillot qu'on a connue plus inspirée et qui se ridiculise en surjouant outrageusement son aveugle nympho.Catherine Frot ne déçoit pas dans son habituel numéro pénible de neuneu mollassonne et chiante.La seule raison de s'infliger ce truc est la performance de l'immense Christian Clavier,impérial en notable retors,dont les mines ahuries face à ce qui lui arrive valent le déplacement.Hervé Pierre,de la Comédie-Française,est savoureux en copain médecin dubitatif.Et il ne faut pas oublier un des meilleurs acteurs du film,le chien Schnell,un berger allemand qui ne comprend que quand on lui parle le boche.