Au début des années 90, avec les cartons en salles de "Lethal weapon 2", "Goodfellas" et "Home alone", Joe Pesci est au faîte de sa carrière et au sommet de sa popularité. Désormais, on lui propose des premiers rôles, comme celui de Vinny, avocat new-yorkais débutant, parachuté dans une petite ville d'Alabama afin de défendre son jeune cousin, victime d'une erreur judiciaire.


Cette comédie policière repose beaucoup sur le charisme décalé et la fantaisie de Joe Pesci, ainsi que sur son couple atypique avec la jeune Marisa Tomei, incarnant une coiffeuse au chômage, caricature de la new-yorkaise futile et vulgos, qui promène son look de bimbo et son accent italien dans cette bourgade du vieux sud.
Sa prestation décalée vaudra à la comédienne (alors quasi débutante) de rafler l'Oscar du meilleur second rôle féminin, au nez et à la barbe d'actrices confirmées - au point qu'une rumeur tenace insinuera que la récompense fut décernée par erreur ce soir-là.


Pour le reste, "My cousin Vinny" ne restera pas dans les annales : l'aspect humoristique apparaît très inégal (la séquence de l'avocat bègue est hyper embarrassante), tandis que la trame "policière" se révèle terriblement simpliste (en gros, tous les témoins avaient une mauvaise vue, wow!).


Par ailleurs, le réalisateur Jonathan Lynn se plante sur le format, trop long pour une simple comédie, de sorte que le film manque cruellement de rythme ; on sent une volonté louable de prendre son temps, avec de longues scènes de dialogue, mais ce pari ne fonctionne pas, car les personnages n'ont pas suffisamment d'épaisseur pour justifier un tel parti-pris.
Résultat, on se retrouve avec des scènes superflues, comme celle qui nous réexplique en détail le gag auquel on vient d'assister (Pesci en costume de magicien).


Pourtant, en dépit de ces nombreuses lacunes, le film se laisse suivre sans déplaisir, diffusant une bonne humeur communicative : ainsi, la première heure s'avère plutôt réussie, avec une poignée de gags amusants, des héros attachants et quelques personnages secondaires savoureux, tel que ce juge guindé à la gueule improbable, toute en longueur.
De plus, "My cousin Vinny" tient la route sur le plan formel - au point de pas faire son âge, la photo et la réalisation évoquant plutôt un film des années 2000.

Créée

le 22 déc. 2020

Critique lue 424 fois

3 j'aime

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 424 fois

3

D'autres avis sur Mon cousin Vinny

Mon cousin Vinny
Melly
7

Si seulement j'avais un cousin Vinny...

Vinny (Joe Pesci) est avocat, mais Vinny a passé 6 fois l'examen du barreau pour l'être...Ça en dit long sur ses capacités quand il est embauché par son cousin pour le défendre lorsqu'il est accusé...

le 15 avr. 2011

5 j'aime

2

Mon cousin Vinny
Val_Cancun
5

Vinny, vidi, vici

Au début des années 90, avec les cartons en salles de "Lethal weapon 2", "Goodfellas" et "Home alone", Joe Pesci est au faîte de sa carrière et au sommet de sa popularité. Désormais, on lui propose...

le 22 déc. 2020

3 j'aime

Mon cousin Vinny
DavidBranger
9

Critique de Mon cousin Vinny par David Branger

Vinny, c’est un raté. En tout cas il est meilleur mécano qu’avocat. Et on aime voir ce genre de looser attachant réussir là où personne ne l’attend. Et c’est tout ça Mon Cousin Vinny. C’est un pauvre...

le 4 août 2017

3 j'aime

1

Du même critique

Baby Driver
Val_Cancun
4

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Faites entrer l'accusé
Val_Cancun
9

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

50 j'aime

11

Bullet Train
Val_Cancun
4

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

49 j'aime

17