Si Mon cousin Vinny passe pour une comédie culte aux Etats-Unis, c'est moins pour son scénario que pour le tollé déclenché par l'Oscar accordé à Marisa Tomei. Dur de dire si elle méritait oui ou non le trophée, mais en tous cas j'en accorde volontiers une réplique miniature au duo qu'elle forme avec Joe Pesci, un couple new-yorkais vulgos mais pas si caricatural qui débarque dans un bourg tranquille de l'Alabama pour un procès auquel il n'était pas préparé. Parce qu'après tout ils m'ont fait sacrément marrer pendant deux heures et que c'est pas donné à tout le monde.
On va pas se le cacher, tout ça est un peu gros, mais heureusement Jonathan Lynn a le bon goût de ne jamais tomber dans la farce bien grasse. Les quiproquos, les contrastes, les accents ritals, tout est parfaitement maîtrisé pour un niveau de drôlerie constant, à quelques ratés près (l'avocat bègue, un bide). Petit à petit on s'attache férocement à ce petit misfit qui doit gommer son naturel pour sauver la peau de son cousin et faire ses preuves. Le couple Pesci-Tomei est savoureux car crédible et touchant, avec autant de contradictions que d'alchimie.
Il ne faut pas en attendre un quelconque sous-texte ou quelque chose de très profond. Même si Jonathan Lynn est farouchement opposé à la peine capitale, cela transparait à peine dans le film, du moins le sujet n'est-il pas abordé frontalement mais seulement à travers quelques dialogues de ci de là. Mais vu qu'on ne s'ennuie pas une seconde malgré la durée inhabituelle pour une comédie, c'est du quasi-tout bon.