François Ozon tourne rapidement, très rapidement, enchaine les films tel un Quentin Dupieux, mais si on aimerait lui dire de ralentir afin de nous offrir à nouveau un opus majeur il faut reconnaitre que sa gourmandise, sa curiosité à passer de genre en genre sont touchantes et louables.
Ce "Mon crime" rentrera dans la catégorie de ses films hautement improbables, à l'image de son casting qui mêle nouvelle génération et limite has-been. Et pourtant cela fonctionne au point que j'ai trouvé Dany Boon excellent en « J'étais venu pour la tuyauterie » à l'accent marseillais et Isabelle Huppert, ou un de ses clones puisqu'il ne peut qu'en exister plusieurs, à mourir de rire en actrice n'ayant pas réussi la transition entre muet et parlant (Tiens coucou Damien Chazelle !).
Et puis il y a cette idée casse-gueule et qui pourtant s'avère très intelligente : prendre une pièce désuète et en faire un film lui-même désuet, d'époque, mais post Me-too. En poussant le délire très loin puisqu'ici la femme qui tue un homme accède à la gloire.
En résumé cette comédie policière qui sortira le 8 mars se perd un peu à force de vouloir conquérir tous les publics mais en tire aussi son charme, car on peut autant s'amuser à entendre « Que je vous reconnasse coupable » dans la bouche de Luchini qu'à reconnaitre les autocitations cinéphiliques comme "Les Larmes amères de Marie-Antoinette".