Mon crime est une comédie française réalisée par François Ozon, sortie en 2023. Il s'agit d'une adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Georges Berr et Louis Verneuil présentée en 1934 au Théâtre des Variétés.
Présentation
Le film se déroule en 1934, à Paris. Madeleine Verdier (Nadia Tereszkiewicz), une actrice débutante sans emploi, partage une minable chambre de bonne avec son amie Pauline Mauléon (Rebecca Marder), une jeune avocate sans clients. Lorsque le film commence, leur propriétaire M. Pistole (Franck de Lapersonne), vient leur réclamer 3000 francs de loyer en retard et menace de les jeter dehors. Pauline lui dit que Madeleine attend un contrat et lui demande quelques jours de délai. Mais, lorsque Madeleine revient, elle est en larmes car le rôle que lui a proposé Montferrand, le producteur (Jean-Christophe Bouvet ) est celui d’une soubrette à condition qu’elle couche avec lui et a tenté de la violer. Elle s’en est libérée en le mordant et s’est enfuie de sa somptueuse villa Art Nouveau de Neuilly en courant.
Peu après son retour, l’inspecteur Brun (Régis Laspalès) vient interroger les deux jeunes femmes car on a retrouvé Montferrand tué d’une balle en pleine tête et une forte somme d’argent disparue. La dernière à l’avoir vu vivant étant Madeleine, elle est convoquée par le juge Rabusset (Fabrice Luchini) qui l’inculpe, malgré les mises en garde de son greffier, M. Trapu (Olivier Broche) qui trouve que les charges sont minces.
Or, plutôt que de se défendre, les deux amies montent un plan machiavélique : tablant sur le fait que Madeleine était en état de légitime défense, Pauline se fait fort d’obtenir son acquittement, donnant du coup un retentissement médiatique à l’affaire qui leur permettra d’être reconnues, l’une comme actrice, l’autre comme avocate.
Le pari est risqué d’autant plus que le jury, entièrement composé d’hommes (les femmes ne furent jurés qu’à partir de 1944), emmené par le procureur général Maurice Vrai (Michel Fau), peut la condamner sévèrement. Mais Pauline lui a préparé une plaidoirie digne de l’actrice qu’elle est et Madeleine ressort libre sous les applaudissements de la foule.
Dès lors, les deux amies, s’appuyant sur la presse, en l’occurrence le jeune reporter Gilbert Raton (Félix Lefebvre), qui n’a d’yeux que pour elles, deviennent la coqueluche du Tout Paris, Madeleine comme actrice, Pauline comme avocate.
Mais c’était sans compter sur la véritable criminelle Odette Chaumette (Isabelle Huppert), une ex-actrice du cinéma muet qui voudrait revenir sur le devant de la scène et leur fait du chantage. Or personne, ni les deux amies, ni la justice, n’ont intérêt à ce que l’erreur judiciaire soit reconnue et, grâce à l’intermédiaire de Palmarède (Danny Boon), un homme d’affaire haut en couleurs, M. Bonnard (André Dussollier), patron des pneus Bonnard et père d’André (Edouard Sulpice), le fiancé de Madeleine, de payer les 300000 francs exigés par Odette pour qu’elle garde le silence sur sa culpabilité.
Mon opinion
Avec Mon crime, François Ozon revient aux comédies dans lesquels il excelle comme Huit femmes ou Potiche. Sous les aspects d’un vaudeville boulevardier, il aborde dans ce film un propos plus profond, faisant de ses actrices les véritables héroïnes d’une société outrageusement masculine qu’elles tournent en dérision. Comme dans Huit femmes, qui était à l’origine, comme Mon crime, une pièce de théâtre, Isabelle Huppert révèle dans l’excès des talents comiques qu’on aimerait plus souvent la voir déployer. Je suis sorti de la séance avec le sourire aux lèvres.