J'hésitais presque à attribuer la moyenne à cette romance métissée, jusqu'à ce que l'épilogue idiot ne vienne enfoncer le clou d'une certaine médiocrité générale.
En effet, je m'étais laissé charmer par la jolie Yara Shahidi - héroïne de la série "Grow-ish", spin-off de la sitcom "Black-ish". La petite fille espiègle qui avait débuté avec Eddie Murphy dans "Imagine that" a bien grandi, au point de devenir une jeune femme ravissante et une comédienne plutôt douée, ce qui reste à mes yeux le critère numéro 1 d'une rom'com' efficace.
Hélas, cet argument demeure isolé au sein d'un projet trop impersonnel, qui tente certes d'aborder des problématiques complexes et pertinentes (le sort des familles de clandestins installées aux USA depuis des années ; la situation des immigrés de deuxième génération, écrasés par les attentes parentales), mais le fait de manière superficielle et maladroite.
Esthétiquement, on assiste à un gigantesque clip publicitaire en faveur d'une Amérique ouverte et progressiste, avec des éclairages travaillés, des filtres et des jeux de lumières mettant en valeur nos jeunes et beaux héros, évidemment vêtus de marques à la mode aisément repérables.
La ville de New York n'est pas en reste, magnifiée par la réalisation colorée du méconnu Ry Russo-Young, dont c'est tout de même le quatrième long-métrage.
Par ailleurs, le couple central apparaît déséquilibré, mais c'est peut-être mon regard de mec qui manque d'objectivité. En effet, si la jeune Yara Shahidi rayonne, on ne peut pas en dire autant du dénommé Charles Melton (vu dans la série "Riverdale"), au charisme douteux et au jeu grimaçant.
On est en droit de se demander comment une si jolie poupée pourrait bien tomber amoureuse (en une seule journée!) de ce boloss niaiseux qui écrit des poèmes d'une ligne au saut du lit, et fait des concours de zizi avec son frangin (une vraie caricature, celui-là!).
Bref, cette gentille bluette s'adresse en réalité surtout à un public adolescent, et j'aurais du le comprendre dès le début, avec cette énième déclinaison de la question tarte à la crème : "l'amour est-il gouverné par le destin?" - un véritable sous-genre en soi de la comédie romantique.
Néanmoins il faut admettre que l'ensemble n'est pas si désagréable, et "The sun is also a star" pourra même constituer un divertissement regardable pour ceux que le genre ne rebute pas.