Looking for Julia

Le sujet était sympa, la bande-annonce plutôt dynamique, il n'y a pas beaucoup d'incontournables dans les salles actuellement : pourquoi pas ! Et c'est vrai que « Mon héroïne » suscite un réel vent de fraîcheur. J'étais même prêt à m'enthousiasmer durant les premières minutes, pleines d'idées, d'enthousiasme, réalisées avec malice (ou comment résumer intelligemment une dizaine d'années de vie en quelques post-it et photos)... Ce film a vraiment quelque chose nous donnant envie de l'aimer, de nous y attacher. Maintenant, il faut aussi savoir raison garder : on reste dans une logique très « comédie française », à base de passages obligés, de bons sentiments, non sans quelques lourdeurs assez gratuites, pouvant toutefois amuser.

Il y a une logique « les frenchies à New York » assumée mais pas franchement subtile, certains stéréotypes (la « tenancière » de l'hôtel) étant même limites. On y va aussi niveau (très) grosses ficelles pour permettre au scénario d'avancer tant bien que mal, quelques seconds rôles américains ayant de quoi faire sourire. Cela peut agacer, sans réellement nous fâcher, l'énergie constamment positive de la comédie faisant du bien, tout comme son évidente affection pour ses personnages principaux (ce qui est très logique mais j'y reviendrais), offrant au trio Pascale Arbillot - Chloé Jouannet - Louise Coldefy de belles choses à jouer, dont la troisième en tante bien perchée, très « Édouard Baer féminin » dans sa répartie.

Et même s'ils n'apportent pas énormément à l'intrigue (quoique), les quelques moments de pur « lâcher prise » font plaisir à voir, rythmés par une bande-originale aussi euphorisante que variée

D'autant qu'au milieu d'un discours résolument optimiste, pointe quelque chose de plus mélancolique, où parfois une vie peut basculer à un détail : pas très original, mais loin d'être faux pour autant. Même remarque sur la critique de l'administration (« ce n'est pas comme ça qu'on procède » : un peu « de droite » et pourtant, comment leur donner tort... Quant au dénouement, là encore « gros sabots », il touche par la sincérité qui s'en dégage, et j'avoue que j'aurais pu rester encore un certain temps avec ces trois (très) charmantes dames. Enfin, apprendre que le scénario est grandement inspiré par le vécu de la réalisatrice lui apporte (un peu) de « vérité ». Un joli moment à passer, non sans « facilités grand public », mais plaisant.