Love at second sight
Depuis le triomphe de "Un Jour sans Fin" (et même avant), les scénaristes, US surtout, ont réalisé le potentiel de renouvellement de la comédie romantique que représentait un point de départ...
Par
le 7 avr. 2019
40 j'aime
18
Début post-apocalyptique, digne d'un jeu vidéo futuriste : Paris est enseveli sous la neige, la Seine est totalement gelée, les ponts de l'île de la Cité sont détruits, on n'entend pas un bruit... Notre héros (et sa belle) est pourchassé par des méchants armés jusqu'aux dents. Ouf : on est dans le roman de science fiction qu'écrit Raphaël quand il est ado. Et là malheureusement on a droit à un flash-back qui frôle le ridicule avec François Civil qui a 14 ans et une perruque censée le faire paraître plus jeune. Le décor est planté, les présentations faites en accéléré : son meilleur pote (très drôle), bim le coup de foudre super cliché, la rencontre, la vraie, l'unique et puis il cultive son imagination débordante en gribouillant des dystopies pour ados.
Puis tout s'accélère, ils se marient, lui devient un écrivain à succès mais elle, musicienne, rate le conservatoire de piano à cause de lui, parce qu'elle l'attendait, or il est arrivé en retard à son audition, bien trop préoccupé par les textos de son éditeur (qui veut vendre les droits d'adaptation de son livre au cinéma) ou par les sextos de ses groupies (au choix). Du coup elle devient prof de piano pour enfants (symbole de l'échec). Et voilà, le mec il a une super nana qui partage sa vie et il ne la regarde même plus... Donc c'est la grosse crise.
Ma question : est-ce que le message sous-jacent est que deux personnes qui réussissent dans un couple c'est trop ? Est-ce qu'une doit se sacrifier au profit de l'autre (souvent la femme) ?
Ce film est séduisant, François Civil a le vent en poupe, on le voit partout et puis le synopsis est intrigant car il n'est pas dit pourquoi le personnage principal se réveille un matin dans une autre vie que la sienne (pas marié, dans un appart pourri, pas écrivain à succès mais prof de lettres en collège, jouant au ping-pong avec son meilleur pote aussi loser que lui tous les week-ends et j'en passe). Donc l'enjeu est : il veut reconquérir sa femme (alors qu'elle est en couple ; heureuse on ne sait pas).
Questions (valable pour les 2 personnages, dans chacun des mondes parallèles) : est-ce que le succès fait tourner la tête au point qu'on ne fait plus attention aux gens qu'on aime et aux choses importantes ? (ça paraît tentant)
Est-ce que quand on perd tout une fois on fait plus attention après, lorsqu'une 2e chance vous est donnée ? (sûrement)
Est-ce que quand on est malheureux en amour, on cultive davantage l'amitié ? (euh...)
Bref...
Ce qui m'intéresse dans ce film, c'est ce qu'il ne dit pas, l'implicite, la vision du monde et du couple derrière la farce qui prend trop souvent le dessus à mon avis et qui brouille l'enjeu, bien sérieux lui et plutôt intéressant quand on y réfléchit (comment être heureux en amour ?). Mais là j'ai été noyée par les clichés, le scénario est bancal et le montage s'essouffle à essayer d'expliquer le pourquoi du comment, on brasse les années à toute vitesse...
Bilan : Agréable à regarder mais pas convaincue par le fond.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en salles en 2019
Créée
le 5 avr. 2019
Critique lue 365 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Mon inconnue
Depuis le triomphe de "Un Jour sans Fin" (et même avant), les scénaristes, US surtout, ont réalisé le potentiel de renouvellement de la comédie romantique que représentait un point de départ...
Par
le 7 avr. 2019
40 j'aime
18
Cette critique et plein d'autres sont disponibles sur https://www.epistemofilms.fr/ avec des photographies. Cette proposition est susceptible de heurter la sensibilité des personnes n'ayant pas...
Par
le 13 avr. 2019
33 j'aime
14
Mon Inconnue mêle intelligemment science-fiction, romance et comédie. La SF prend sa place en filigrane et ne fait que servir avec beaucoup de finesse le film. La romance de son côté est belle, on...
Par
le 3 avr. 2019
28 j'aime
1
Du même critique
Je précise que j'adore cet écrivain (adorais ?), et que j'ai quasiment tout lu de lui, mon préféré étant "D'autres vies que la mienne", comme beaucoup de gens... Pour commencer, ce livre (qui n'est...
Par
le 3 oct. 2020
30 j'aime
26
Après avoir été fascinée par "Jude l'Obscur", je continue mon périple hardyen avec "Tess d'Urberville", adapté au cinéma par Polanski. Au XIXe siècle dans le Wessex, les modestes Durbeyfield...
Par
le 11 août 2022
26 j'aime
17
La "Dame en blanc", c’est la jeune femme effrayée échappée d’un asile qui croise la route du bon Walter Hartright, jeune professeur de dessin en route pour Limmeridge House, propriété isolée dans le...
Par
le 29 sept. 2019
25 j'aime
16