La "Dame en blanc", c’est la jeune femme effrayée échappée d’un asile qui croise la route du bon Walter Hartright, jeune professeur de dessin en route pour Limmeridge House, propriété isolée dans le Cumberland. En effet il a été recruté par un aristocrate souffreteux qui y vit avec ses deux nièces, Marian Halcombe et Laura Fairlie, dont il est le tuteur légal. Très troublé par sa rencontre avec l'étrange fugitive, Walter ne peut s'empêcher de remarquer sa frappante ressemblance avec son élève Laura, dont il ne tarde pas à tomber amoureux. Hélas, bien qu'amoureuse en retour, elle a été promise par son défunt père à un vieux baronnet, Sir Percival, et elle entend bien honorer sa promesse, en dépit de la lettre anonyme qu'elle a reçu la suppliant de se méfier de son prétendant, qui "cache un lourd secret"...
Walter est alors chassé de la propriété et part pour un long voyage en Amérique centrale. C'est à partir de là que le roman choral se déploie, puisque les faits nous sont rapportés comme dans une enquête de police par les différents témoins et protagonistes de l'histoire. On apprend donc le mariage inévitable de Laura avec Sir Percival, puis leur installation à Blackwater avec un couple d’amis, Mr et Mrs Fosco, des expatriés italiens, dont le mari, en plus de parler à ses souris blanches et à ses oiseaux, possède une étrange influence sur le caractère ombrageux de son ami en même temps qu'il semble prendre la défense de Laura. Pressentant un malheur, Marian, qui est l’incarnation suprême de l’abnégation, a obtenu de vivre avec eux pour veiller sur sa soeur adorée. Très vite, la cohabitation se passe mal, le mari de Laura dévoile sa vraie nature, tentant de faire main basse sur la fortune de sa femme pour éponger ses dettes, et la vie des deux soeurs vire au cauchemar… Mensonges, séquestration, harcèlement et manipulation seront leur lot quotidien. Si Laura est aisément impressionnable, il n’en est pas de même pour Marian, qui en plus d’être de bonne constitution, possède une indépendance d’esprit peu courante chez les femmes de l’époque, prend conseil chez un avocat et tient tête au vil baronnet du mieux qu’elle peut.
A son retour 6 mois plus tard Walter retrouve ses deux amies esseulées, penchées sur une tombe à l’étrange épitaphe, qui ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes... Walter va tout entreprendre pour faire éclater la vérité et que justice soit rendue à sa belle !
C'est long certes (600 pages), détaillé et très minutieux, mais l'écriture est fluide, et c'est la peur au ventre que l'on tourne les pages qui nous permettent de de faire la lumière sur tous ces mystères et c'est diablement bien construit !