Dans son premier long métrage, le jeune réalisateur argentin Martin Deus nous offre une belle histoire d’amitié entre deux adolescents. A priori tout oppose ces deux jeunes aux parcours familiaux très différents. L’un, « Lorenzo », est l’archétype du garçon sage, raisonnable et studieux tandis que « Caito » est sombre, introverti et peu enclin à accepter l’ordre établi dans sa famille d’accueil. Leur cheminement chaotique de l’un vers l’autre, va peu à peu les conduire à découvrir leurs propres secrets et finalement à grandir ensemble. Le spectateur est embarqué de manière subtile dans cette histoire, filmée avec beaucoup de finesse et de délicatesse.
Avec une sensibilité remarquable ce film nous montre la relation entre deux garçons très différents qui se heurtent, se complètent, deviennent amis et où semble se dessiner un sentiment amoureux (du moins chez l’un d’entre eux).
Le réalisateur Martín Deus aborde l'histoire avec sincérité, construit des dialogues que tout le monde pourrait entendre à la maison car crédibles et naturels, et entoure les adolescents d'une mère prudente mais avec l'ouverture nécessaire pour comprendre les signes non visibles de tous, et un père avec la présence nécessaire dans la maison pour accompagner la croissance d'un fils adolescent et celle du garçon qu'il héberge.
Avec de petites ouvertures sur les espaces extérieurs qui contrastent avec les intérieurs de la première partie du film et un choix de chansons aux paroles qui font écho à ce qui se passe, « mon meilleur ami » grandit au fur et à mesure de la projection.
Le paysage patagonien complète parfaitement le thème, qui est aussi celui du passage de l'adolescence à l’homme jeune (ce thème universel), et celui de la sortie non pas forcément du placard mais de l'énorme ensemble de préjugés (parfois seulement esquissés dans le film) que la société construit autour de nous.
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